Site icon La Revue Internationale

Pékin montre ses muscles à Hongkong

Les cérémonies du vingtième anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine se sont tenues au milieu d’un important dispositif de sécurité – et ont accueilli un contingent militaire sans précédent. Le président chinois, Xi Jinping, qui y effectue sa première visite officielle depuis sa prise de fonctions, en 2013, a assisté à un défilé militaire jeudi, officialisant la prise de fonctions de la nouvelle chef de l’exécutif, Carrie Lam, élue pour cinq ans à la tête de la région administrative spéciale.

Rien n’avait été laissé au hasard pour cette double cérémonie car cette visite intervient dans un contexte politique particulièrement tendu. Depuis peu, l’organisation selon « un pays, deux systèmes » – une formule qui vise la relative autonomie dont Hong Kong bénéficiait – est en train de disparaitre, au grand dam de la jeunesse de la province, qui a multiplié les protestation ces dernières années.

« Il y a vingt ans, je pensais qu’on aurait la démocratie dans les dix ans à venir. Je ne peux plus vous dire si cela se fera rapidement. Ou bien peut-être jamais » déplore Martin Lee, avocat et père du mouvement démocratique de Hongkong. De fait, le camp « pro-pékin » dispose d’une majorité structurellement garantie au Parlement local, le Legco, et la Chine continentale impose la liste des candidats exécutifs.

« Le gouvernement central supportera toujours le développement et l’amélioration des conditions de vie à Hongkong » a assuré Xi Jinping, pour tempérer les volontés d’autonomie de la presqu’île. Mais il en est autrement dans les faits : le leader de Hong Kong a été plus ou moins ouvertement nommé par Pékin alors que ses habitants demandaient un suffrage universel ouvert, et tous les signes de leur protestation pacifique étaient prohibés.

Ainsi, malgré la mousson, les parapluies – symbole du mouvement démocratique qui bouscula Pékin en 2014 et 2015 – étaient interdits le long du parcours du président. Des milliers de policiers a été déployé pour tenir à bonne distance les mécontents. Le leader étudiant Joshua Wong et le jeune député Nathan Law, deux des visages du mouvement prodémocratie hongkongais ont été arrêtés la veille de la célébration – et ont été libérés dans la nuit de jeudi à vendredi.

Quitter la version mobile