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Bras de fer entre l’UE et les Britanniques sur le budget du Brexit

Alors que les négociations sur les modalités de la sortie du Royaume-Uni de l’union européenne débutent, la stratégie de négociation du gouvernement britannique n’a pas encore été officiellement révélée. Pourtant, depuis juin, l’heure tourne – le Brexit devrait être effectif le 1er avril 2019 – et l’Union Européenne semble encline de traiter des principaux points de négociation le plus rapidement possible, notamment la répartition de la charge du coût de la sortie britannique. L’Union européenne a évoqué les chiffres de 60 et de 100 milliards d’euros. Londres n’avait officiellement rien dit jusqu’ici.

La mission envoyée par Theresa May, a même soigneusement évité de se positionner sur la question. Cependant, le journal « Sunday Telegraph » le gouvernement britannique a rapporté – en citant pour la première fois plusieurs sources gouvernementales — que le Royaume-Uni était prêt à payer « jusqu’à 40 milliards d’euros » à l’Union européenne pour régler la question financière du Brexit – soit 10 milliards d’euros par an pendant trois ans après son départ de l’UE en mars 2019. D’après ces fuites, la somme serait versée en contrepartie d’un accès maintenu de Londres au marché unique européen.

On est loin des 100 milliards initialement demandés par Bruxelles. Mais ça n’est pas une surprise de taille : la somme avait été jugée « ridicule » et « fantaisiste » par Boris Johnson, Ministre des affaires étrangères et Philip Hammond, chancelier de l’Échiquier du gouvernement de Theresa May. Pour autant, la révélation de ce plafond embarrasse Londres, car il révèle avec une clarté incontestable sa stratégie : payer moins et sortir tout en restant. Inacceptable pour les autres Etats membres.

Visiblement embarrassé, le gouvernement britannique a déclaré ce lundi qu’il ne « reconnaissait pas » le montant de 40 milliards d’euros présenté ce week-end. Le négociateur en chef de l’UE, le Français Michel Barnier, a quant à lui, rappelé que la « méthodologie » qui sera utilisée pour déterminer combien la Grande-Bretagne paiera devrait être élaborée au cours de la première phase des négociations du Brexit – concernant notamment les droits des citoyens européens résidant en Grande-Bretagne (3 millions d’expatriés).

En règle générale, le budget européen prévoit des investissements sur 7 ans. L’apport du Royaume au budget européen – un peu plus de 9% – représenterait une somme bien plus importante. Londres est le quatrième contributeur, loin derrière l’Allemagne, la France et l’Italie – une position due au rabais de contribution négocié par Margaret Thatcher à la fin des années 70, sous le slogan “I want my money back”. Les révélations du quotidien britannique annoncent en tous cas des négociations des plus ardues, qui commencent bien mal pour le gouvernement conservateur, encore davantage affaibli.

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