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En Afrique, les ONG font face à l’urgence tout en imaginant l’avenir

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On en entend souvent parler lors des graves crises humanitaires ou pendant des catastrophes naturelles. Mais en Afrique, les ONG savent également mener des actions à long terme : Amnesty International, la Fondation Children of Africa, Human Rights Watch… Patiemment et judicieusement, elles agissent pour un développement durable et inclusif.

Face aux nombreux défis auxquels sont confrontés les pays africains, une bonne combinaison de mesures à court et à long terme est indispensable afin d’obtenir des résultats solides en matière de développement.

Les diverses ONG qui travaillent sur le continent le savent bien. S’il est important de pouvoir agir rapidement face aux situations de crise, leur action doit également permettre de bâtir sur le long terme afin de s’attaquer aux problèmes structurels qui retardent le progrès économique, éducatif, social, culturel, de santé, etc.

Aucune stratégie n’est moins utile que l’autre. Les interventions d’urgence se déroulent à la suite d’une crise naturelle ou humanitaire. Un ouragan, un tsunami, une inondation ou encore un contexte de guerre demandent des actions efficaces faites par des professionnels ayant le matériel et une logistique adaptés à la situation. Plus le déploiement de l’ONG est rapide, plus de vies pourront être sauvées.

Heureusement ce type de catastrophe est relativement rare, et c’est dans les opérations quotidiennes que les associations peuvent impliquer les populations et les institutions locales afin d’inscrire leur activité dans le long terme et améliorer durablement les conditions d’existence des plus faibles.

 

Les ONG africaines en premières lignes pour le développement sur le long terme

Ces dernières décennies, de nombreuses ONG africaines ont vu le jour, révélateur d’une montée en puissance de la société civile sur le continent.

La Fondation Children of Africa en est un très bon exemple. Créée en 1998 par Dominique Nouvian Ouattara, l’actuelle première dame ivoirienne, la Fondation est déjà active dans onze pays africains. Particulièrement concentrée sur le secteur éducatif, elle milite en faveur de la scolarisation des enfants et veille à ce que l’instruction soit accessible sans distinction de statut social.

Afin de lutter contre la pauvreté, la Fondation soutient également les initiatives de développement communautaire, comme l’entrepreneuriat des femmes. La Fondation, qui se voit comme une association panafricaine, est présente dans une multitude de pays, où elle défend des initiatives dans les secteurs de la santé, l’éducation, l’égalité entre les genres… Une démarche salutaire qui permet de faire émerger les forces locales, et d’accroître l’autonomie politique et économique des Africains.

En 1992, cinq femmes africaines ministre de l’Éducation dans leurs pays respectifs fondent « le Forum des Éducatrices africaines », une ONG panafricaine qui œuvre à l’émancipation de la femme par l’enseignement dans près de 32 pays différents. Des efforts qui ont permis d’accroitre le taux d’inscription des filles dans les écoles, leur taux de rétention ainsi que le taux de réussite scolaire dans les zones où l’organisation est présente.

 

Renforcer la démocratie

De leur côté, des organisations comme Amnesty International ou Human Rights Watch agissent en profondeur pour une démocratisation progressive du continent africain, gage d’une meilleure stabilité sociale et économique. En juillet dernier, un rapport publié par Amnesty International révélait des crimes de guerre perpétrés par des militaires camerounais dans leur lutte contre Boko Haram. Quelques semaines plus tard, l’ONG dénonçait également la violence de la répression policière lors des manifestations pacifiques de la société civile en RDC.

L’ONG Human Rights Watch a de son côté alerté sur les cas d’exécutions extrajudiciaires au Rwanda. Dans son rapport intitulé « Tous les voleurs doivent être tués », l’ONG lève le voile sur les méthodes des forces de sécurité rwandaises qui « ont procédé à la mise à mort d’au moins 37 personnes soupçonnées de petite délinquance dans la Province de l’ouest du Rwanda entre juillet 2016 et mars 2017 ».

Le but de ces révélations ? Il s’agit, pour les deux organisations, de contribuer à l’émergence de la justice et la consolidation de la démocratie dans les pays concernés. En dénonçant les abus et les crimes, ces institutions internationales conduisent les États concernés à prendre les mesures nécessaires pour se réformer.

C’est aussi l’objectif de Transparency International, qui dresse chaque année un constat de la l’abus de pouvoir pays par pays. Dans la plus récente édition de son célèbre « Indice de perception de la corruption », l’ONG rappelle que la corruption et les inégalités se nourrissent mutuellement pour créer un cercle vicieux au détriment des plus pauvres.

Certaines personnalités politiques, comme l’ancien ministre français Jean-Louis Borloo, se battent également pour le développement structurel de l’Afrique. Depuis 2015 l’ancien ministre parcourt le continent pour plaider en faveur d’une électrification de l’Afrique, où 600 millions de personnes en sont toujours privées accès. À travers la Fondation Énergies pour l’Afrique, Jean-Louis Borloo a soutenu un « plan Marshall de l’énergie » sur le continent, dont les besoins de financement atteignaient environ 4 milliards d’euros par an pendant une quinzaine d’années.

Des activités qui ne répondent pas à un besoin urgent, mais qui modernisent en profondeur les sociétés africaines.

 

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