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Renégociation de l’Alena : des discussions tendues à venir

Les Etats-Unis, le Canada et le Mexique doivent entamer ce matin les discussions pour renégocier le traité de libre-échange nord-américain. L’Alena, signé en 1994, prévoit l’élimination de la plupart des barrières douanières et financières entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Il a permis la création de quarante millions d’emplois, dont plus de la moitié aux Etats-Unis et l’on compte plusieurs centaines de milliards annuels d’échanges entre les trois pays.

Cependant, pour Donald Trump, cet accord est un « désastre » pour les États-Unis et « le pire accord de l’histoire ». Ils ont perdu, selon lui, des milliers d’emplois principalement au bénéfice du Mexique. « Les Etats-Unis ont un déficit commercial de 60 milliards de dollars avec le Mexique. Dès le début, l’Alena a été un accord unilatéral dans des proportions considérables », soulignait-il sur Twitter en Janvier dernier. Il a donc appelé à faire table rase et redéfinir le contour du texte.

« Nous sommes en train de renégocier les accords commerciaux pour qu’ils soient bons pour les travailleurs américains. Il était temps », a lâché le président américain avant l’ouverture des discussions.  Les trois pays sont donc de retour à la table des négociations avec des objectifs très différents. Washington espère trouver le moyen de rééquilibrer sa balance commerciale avec Mexico. Ottawa souhaite des normes plus protectrices, notamment sur l’environnement.

L’enjeu est de taille n’en est pas moins de taille pour le Mexique, dont 80 % des exportations sont destinées aux Etats-Unis – essentiellement des biens manufacturiers et agricoles.  Entre les États-Unis et le Canada, la balance commerciale est près de l’équilibre. Cependant, les États-Unis disent avoir « des problèmes » avec le Canada sur les produits laitiers, le vin et les céréales notamment. Les canadiens sont accusés par Washington d’avoir recours à des subventions, une forme de concurrence déloyale.

Ottawa a déjà mis en garde contre l’utilisation des « fake news » dans la stratégie américaine pour tenter d’influencer les négociateurs et le grand public. « Le gouvernement canadien devra être prêt à réagir rapidement et à rétablir les faits dans les médias américains », signale l’économiste Stéphane Paquin. Lundi, la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystie Freeland a rappelé qu’en 1987, son négociateur en chef avait quitté la table des négociations du traité bilatéral avec les Etats-Unis.

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