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Les maires catalans défient l’État espagnol

Le bras de fer entre Madrid et les indépendantistes catalans devient un combat des chefs. Aux cris de « nous voterons » et « indépendance », plus de 700 des 948 maires de la province espagnole de Catalogne ont battu le pavé samedi 16 septembre, à Barcelone. Le référendum qu’ls appellent de leurs vœux a été interdit par le gouvernement espagnol il y a dix jours et est jugé anticonstitutionnel. A ce titre, les édiles qui participeraient « à l’organisation du scrutin illégal » 1er octobre prochain risquent des poursuites judiciaires pour désobéissance civile, abus de pouvoir et détournement de fonds publics.

Les menaces de Madrid ont galvanisé les séparatistes. Sous la houlette du président de la région Carles Puigdemont, ils défient Madrid et le Président Mariano Rajoy. Afin de contrer les mesures légales prises par Madrid pour endiguer les initiatives d’indépendance, le Parlement régional a adopté la loi encadrant le référendum le 6 septembre dernier et affirmant la suprématie du droit catalan. Depuis, deux légalités coexistent : la loi espagnole qui interdit la célébration d’un référendum d’autodétermination et la loi catalane qui se place au-dessus de toutes les autres juridictions et qui ne reconnaît plus la constitution espagnole.

« Qu’il neige ou qu’il vente, nous le ferons parce que c’est notre contrat avec les citoyens de Catalogne », a déclaré Jordi Turull. Pour autant, la question de l’indépendance déchire toujours les Catalans, malgré la forte présence d’indépendantistes au Parlement régional. De fait, un vote ne mènerait pas automatiquement à l’indépendance de la province – qui à elle seule représente 20 % du PIB espagnol. La maire de gauche de Barcelone, ville de 1,6 million d’habitants où les indépendantistes sont minoritaires, a par exemple exprimé hier sa « solidarité » avec les maires pro-référendum au nom du « droit à l’autodétermination ».

La manifestation de samedi intervient au lendemain de l’appel du chef du gouvernement local, Carles Puigdemontau, au gouvernement espagnol pour un dialogue constructif, via une lettre qu’il a également envoyée au roi Philippe VI. Pour rappel, lors des élections régionales en 2015, les indépendantistes avaient obtenu 47,6% des suffrages, et le camp soutenant le maintien en Espagne 51,28%.

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