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UE : nouvelle controverse autour du dossier du glyphosate

Des pâtes, des corn-flakes ou des lentilles, qui comportent des traces de glyphosate. Le nouveau rapport de Générations futures – une ONG qui œuvre pour la santé et la sécurité alimentaire – indique que sur les 30 échantillons qu’elle a testés, 16 sont positifs au glyphosate. Il s’agit de l’agent chimique controversé qui entre en particulier dans la composition du Roundup, le produit phare de Monsanto. Une étude qui tombe à pic, étant donné que le glyphosate est actuellement au cœur de tous les débats.

L’Union européenne doit, en effet, décider, les 5 et 6 octobre, si elle renouvelle on non, pour 10 ans, l’autorisation de commercialisation du glyphosate sur son territoire ? Or, en juillet dernier, la Commission s’est dite favorable à ce renouvellement. Elle s’est pour ce faire s’appuyée sur un rapport de de l’agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) de 2015 concluant qu’il n’y a pas de raison de classer le glyphosate comme cancérogène.

Seulement, une étude approfondie de ce rapport a fait ressortir de très nombreuses similitudes entre le texte et un document déposé en 2012 par Monsanto au nom de la « Glyphosate Task Force », un consortium de plus d’une vingtaine d’entreprises commercialisant des produits à base de glyphosate en Europe. Une centaine de pages de ce rapport ont été directement copiées collées, mot pour mot, à partir de cette étude produite par un organisme de lobbying.

« Ce sont 100 pages sur environ 4.300 dans le rapport final, mais il s’agit des sections les plus controversées et au centre de l’âpre débat de ces derniers mois », rapportaient vendredi La Stampa et The Guardian. Ainsi, il y a des soupçons graves de collusion entre l’agence de l’UE et l’industrie des désherbants. Ces suspicions sont d’autant plus troublantes qu’une agence de l’OMS a classé le glyphosate comme substance « cancérogène probable », contredisant l’Efsa.

Plus généralement, toutes les études qui tendent à prouver la dangerosité de l’herbicide sont considérées comme non fiables par l’Union européenne. Par exemple, dans une étude menée au Paraguay, les résultats établissent un lien entre l’exposition aux herbicides et des enfants nés avec une malformation. Elle a été écartée. La Commission européenne a pourtant de nouveau affirmé jeudi qu’il n’y avait aucune raison de remettre en cause ces évaluations scientifiques attestant de la non-dangerosité du glyphosate.

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