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Bruxelles rechigne sur la taxe sur les transactions financières

Dans son un grand discours sur la refondation de l’Europe prononcé à la Sorbonne, mardi 26 septembre, Emmanuel Macron s’est prononcé pour une fiscalité européenne uniformisée, avec l’instauration d’une taxe sur les transactions financières dont les recettes seraient affectées à l’aide au développement. L’idée n’est pas neuve, mais elle a été remise au goût du jour au lendemain de la crise financière de 2008 et reprise par la Commission européenne en 2011. Elle a été validé par les Etats partenaires, mais depuis, le projet va de report en report, si bien qu’aujourd’hui, les négociations sont au point mort.

Le principe est simple : taxer les échanges d’actions au sein des grandes sociétés. On doit ce concept à James Tobin, un professeur d’économie de la prestigieuse université américaine de Princeton, issu de l’école keynésienne. Il propose alors un taux de à 1 % du montant des transactions qui sera compensé par leur nombre. Une proposition faite sienne par François Mitterrand au sommet mondial pour le développement social de Copenhague, en mars 1995, qui soutenait qu’« un pourcentage infime dégagerait des moyens considérables ».

 « Nous connaissons par cœur le débat : pourquoi à chaque fois ces initiatives finissent-elles par un échec ? Parce que les modalités techniques que nous finissons par retenir pénalisent un pays plutôt que l’autre », explique Emmanuel Macron dans son discours. « Deux pays en Europe ont une taxe sur transactions financières dont la France [depuis 2012]. Prenons cette taxe, généralisons-la au niveau de l’Europe. Je suis prêt, je suis même volontaire pour en donner l’intégralité des ressources à l’aide publique au développement européen. »

Devant des divisions criantes sur cette TTF, la Belgique, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, l’Autriche, le Portugal, la Slovénie et la Slovaquie ont tenté de faire bande à part pour continuer les négociations en 2013 – là encore sans succès. Un frein majeur au projet : aucune capitale ne veut assumer la responsabilité d’un échec devant son opinion publique divisée sur la question européenne. Et la donne en semble pas prête de changer : les signaux envoyés par le président français, Emmanuel Macron, et par son ministre de l’économie, Bruno Le Maire, sont pour l’heure restés sans réelle écho chez les autres états membres.

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