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Crise catalane : début de la mise sous tutelle de Madrid

Après la démonstration de force des anti-indépendantistes dimanche à Barcelone, la vie a repris un cours normal. 200 000 fonctionnaires se sont rendus au travail, comme si de rien n’était. Et pourtant, la situation est loin d’être anodine : depuis vendredi, la région autonome a été placée sous la tutelle de Madrid. Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a obtenu du parlement l’activation de l’article 155 de la constitution espagnole (par 214 voix pour, 47 contre et une abstention), afin d’étouffer toutes les velléités d’indépendance des autorités locales.

Les effets de cette procédure sont multiples : en premier lieu, le gouvernement catalan a été destitué, – il a depuis disparu. Le portrait de Carles Puigdemont a été retiré de tous les commissariats. Les ministres régionaux n’ont plus de garde du corps ni de voiture officielle. Officiellement, la Catalogne est désormais dirigée par la numéro 2 du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria. Et enfin la police catalane a prêté allégeance à Madrid. Cette situation n’est que temporaire : le gouvernement espagnol a convoqué des élections régionales pour le 21 décembre afin d’élire un nouveau gouvernement en Catalogne.

Il s’agit d’un délai très court compte tenu des restrictions constitutionnelles : la loi ordonne que des élections soient organisées au moins cinquante-quatre jours après leur convocation. Ainsi, les élections ayant été annoncées publiquement samedi 28 octobre, le scrutin pouvaient se tenir le 21 décembre au plus tôt.

Le président catalan et le vice-président Oriol Junqueras ont rejeté cette mise sous tutelle. Selon eux, seuls les électeurs pouvaient les démettre de leurs fonctions. Dans le même temps, certaines organisations indépendantistes ont appelé à la désobéissance civile. En réaction à une « nouvelle provocation », le procureur général de l’Etat espagnol, Jose Manuel Maza, a demandé que les dirigeants catalans séparatistes soient poursuivis pour rébellion, sédition et malversation. Le Parti démocrate de Catalogne (indépendantistes), parti de Puigdemont a annoncé qu’il participerait aux élections du 21 décembre.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncé sur Twitter que l’Espagne reste « la seule interlocutrice » de l’Union européenne. Le Président français, Emmanuel Macron, a apporté son « plein soutien » à Mariano Rajoy et au gouvernement espagnol, alors que les États-Unis « soutiennent les mesures constitutionnelles du gouvernement espagnol visant à maintenir l’Espagne forte et unie. »

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