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Paradise papers : de nouveaux éléments à charge pour l’équipe de Donald Trump

L’ampleur mondiale de l’optimisation fiscale fait l’objet d’une nouvelle enquête journalistique après une fuite massive de documents issus du cabinet d’avocats britannique Appleby. Cette société qui propose depuis les Bermudes son expertise fiscale est au cœur d’un système d’optimisation fiscale de grande échelle, d’après un Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), regroupant 96 médias de 67 pays, a commencé à dévoiler les « Paradise Papers ». Ces fuites ont notamment permis de révéler des intérêts offshores de la reine d’Angleterre Elisabeth II et de plus de 120 politiciens à travers le monde.

Selon les documents près d’une quinzaine de proches Trump sont éclaboussés par ce scandale – d’avantage moral que légal. Cependant, une révélation est particulièrement embarrassante pour l’équipe républicaine après les premières inculpations dans l’enquête conduite par le procureur spécial Robert Mueller sur les collusions présumées entre les équipes du Président américain et la Russie :  le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross a conservé, par le biais de quatre structures aux îles Caïmans, une participation dans la compagnie de transport maritime de gaz liquéfié Navigator Holdings – après avoir officiellement quitté son le conseil d’administration en 2014.

Alors remplacé par un proche collaborateur, les relations commerciales entre Navigator Holdings et une société russe ne vont cesser de croitre – il a depuis encaissé depuis 2014 plus de 68 millions d’euros. Or, SIBUR est contrôlée par deux oligarques très proches de Vladimir Poutine : Leonid Mikhelson et Gennady Timchenko. Les deux hommes sont notamment visés par les sanctions internationales sont prises contre la Russie, suite à l’annexion de la Crimée. Plus troublant encore, en 2014, le gendre de Poutine, Kirill Shamalov, rachète des parts de Timchenko et devient le deuxième actionnaire de SIBUR.

Plus alarmant encore, Jared Kushner, époux de fille ainée du président américain (il sont mariés depuis 2009) devenu son proche conseiller se retrouve une nouvelle fois mêlé à des oligarques proches du Kremlin via des sociétés offshore : Yuri Milner, un magnat russe très investi dans les médias « de propagande prorusses » mis en place et financés par Moscou, a investi significativement dans une société co-détenue par Jared Kushner, et ce afin d’investir dans Twitter et Facebook. Des révélations de nature à alimenter le débat sur l‘immixtion de la Russie dans l’entourage de Donald Trump et sa manipulation sur les réseaux sociaux lors de l’élection présidentielle américaine de 2016.

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