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Paradise Papers : des révélations choc sur les paradis fiscaux

Un Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ, regroupant 96 médias de 67 pays) a révélé ce dimanche les « Paradise Papers ». Ces quelques 13,5 millions de documents financiers dont une partie proviennent d’un cabinet international d’avocats basé aux Bermudes, Appleby ont dans un premier temps révélé que 13 proches de Donald Trump (dont Wilbur Ross et Rex Tillerson, hommes forts de la Maison Blanche) avaient profité de montages fiscaux afin d’échapper à la fiscalité américaine.

Si ce type de schémas légaux montés par des bataillons d’experts en optimisation fiscale n’est pas illégale, elle demeure moralement controversée. Aucun de ces montages ne peut, à ce jour, être qualifié de frauduleux, mis pour autant, des milliers de milliards de dollars échappent toujours aux fiscalités des Etats. D’après Gabriel Zucman, économiste à l’université de Berkeley en Californie, l’évasion fiscale coûte 350 milliards d’euros de pertes fiscales par an, dont 120 milliards pour la seule Union européenne.

 Si ce coup de projecteur a permis de mettre en lumière nombre de chefs d’entreprises, d’oligarques et de dirigeants, il vise aussi une personnalité surprenante : la reine d’Angleterre. Elizabeth II, actuelle monarque du Royaume-Uni, détiendrait des intérêts dans plusieurs fonds d’investissement situés aux Iles Caïmans et aux Bermudes. Quelques dix millions de livres sterling d’avoirs (soit 11,3 millions d’euros) échapperaient ainsi à la fiscalité du pays, d’après les médias britanniques The Guardian et la BBC.

Pour rappel, fortune personnelle de la reine a été estimée à 450 millions de dollars par le magazine Forbes en 2010. Ces investissements, réalisés via le Duché de Lancaster – domaine privé de la souveraine et l’une de ses principales sources de ses revenus – ne sont a priori pas illégaux.  Ils donnent toutefois des arguments solides à l’opposition, qui exige une plus grande transparence sur les finances de la couronne. Le leader travailliste Jeremy Corbyn a estimé sur Twitter qu’ « il y a une règle pour les super riches, une autre pour les autres quand il s’agit de payer les impôts ».

Plus gênant encore, le Guardian souligne qu’une large partie de la fortune royale a été investie au sein du groupe BrightHouse – la plus grande société britannique de location avec option d’achat, spécialisée dans les meubles et le matériel informatique. Cependant, elle fait l’objet de poursuite pour évasion fiscale. En outre, la chaine a été condamnée pour avoir exploité la pauvreté de milliers de foyers par la mise en place d’un système de prêts à des taux d’intérêts abusifs. Elle a d’ores et déjà dû rembourser à des clients 14,8 millions de livres sterling (16,7 millions d’euros).

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