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Une COP23 mi-figue, mi-raisin

La COP23, organisée à Bonn (Allemagne) par les îles Fidji, s’est achevée en fin de semaine dernière. Aussi, l’heure es au bilan. Ce grand rendez-vous avait notamment pour ambition d’élaborer un manuel d’application de l’accord de Paris adopté fin 2015 par les 196 pays présent – avec un succès mitigé. « C’est une COP technique qui doit permettre d’avancer avant de finaliser des engagements concrets en Pologne l’année prochaine », rassure-t-on dans la délégation française. L’ordre du jour se concerterait en effet sur des points d’étape techniques, qui souffrent du caractère bureaucratique du processus.

La COP n’a cependant pas été un fiasco. Vingt pays dont la France, le Royaume-Uni, le Canada ou le Mexique ont annoncé la création d’une alliance pour graduellement tourner la page du charbon – une énergie très polluante. « C’est un signal positif de l’élan mondial contre le charbon », a réagi Jens Mattias Clausen, de Greenpeace. Mais les membres de cette alliance ne représentent qu’une faible part de la production et de la consommation charbonnière mondiale. Elle est aujourd’hui principalement concentrée en Chine, en Inde et en Asie du Sud-Est.

Aussi, pour beaucoup, les Etats avancent, mais trop lentement. Cela est dû au manque de leadership dans ce groupe disparate d’états. On peut aussi souligner des conditions plus délicates après le désengagement américain, deuxième plus gros pollueur planétaire. Mais avant tout, les divisions entre pays développés et pays en développement ont ressurgi – en particulier autour des promesses financières des nations industrialisées. Seule l’Allemagne s’est engagée à verser 50 millions d’euros dans le fonds d’adaptation et 50 millions dans le fonds pour les pays les moins avancés.

Les négociateurs se sont quittés en promettant de nouvelles discussions. Et ce alors que la situation reste à l’urgence – multiplication des cyclones, montée des eaux, épisodes de sécheresse… L’année 2017 a été marquée par des catastrophes climatiques multiples, dans les Caraïbes, en Asie, en Afrique de l’Est. Et la situation ne risque pas de s’améliorer, alors que la communauté scientifique doute de plus en plus de notre capacité à contenir la hausse de la température planétaire en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

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