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Bitcoin : la France demande au G20 de réguler

Rien ne semble arrêter le bitcoin, la plus célèbre des monnaies virtuelles.  Une seconde place financière à Chicago s’est lancée dans les échanges de la devise basée sur le « blockchain ». Dimanche soir, de nouveaux contrats ayant recours à la crypto-monnaie ont vu le jour sur le Chicago Mercantile Exchange (CME). Mais c’est à une bourse concurrente, la Chicago Board Options Exchange (Cboe), qui avait déjà embrassé le bitcoin en premier, à peine une semaine plus tôt. Apparu en 2009, le bitcoin rapprochait lundi des 20.000 dollars en bourse. En janvier dernier, il ne valait que 1000 dollars environ (soit un bond colossal de plus de 1.700%).

Réagissant à cette épopée boursière impressionnante, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé son intention « à la prochaine présidence du G20 » de saisir la présidence tournante (actuellement gérée par l’Argentine) de ce sujet brûlant. Le ministre veut avoir « une discussion » sur le bitcoin, et « sur l’évaluation des risques et sur les possibilités de régulation du bitcoin ». Les autorités financières et boursières de nombreux pays avertissent en effet sur le danger spéculatif du bitcoin, et craignent une nouvelle bulle financière. « Je suis là pour garantir la sécurité aux épargnants. Il y a un risque spéculatif évident », a expliqué Bruno Le Maire.

Les Prix Nobel d’économie Jean Tirole et Joseph Stiglitz ont également mis en garde contre la « bitcoinmania ». Ses supporters rétorquent que la capitalisation du bitcoin est très réduite dans le système financier mondial – moins de 350 milliards de dollars. Par comparaison, la capitalisation totale d’Euronext, la principale place boursière en zone euro, dépasse les 2 500 milliards d’euros. L’appel de Bruno Le Maire a trouvé des échos en Europe lundi. Le ministre des Finances allemand s’est, lui aussi, dit favorable à une régulation internationale. Il évoque notamment des risques liés au blanchiment d’argent. Bercy aussi, s’inquiète de l’utilisation de la crypto-monnaie par les mafias et les terroristes.

Rappelons que les Etats membres de l’Union européenne et les parlementaires européens ont décidé vendredi de renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sur les plates-formes d’échange de monnaies virtuelles. Parmi les mesures prises, figure la fin de l’anonymat des transactions, y compris avec des cartes de prépayées – accusées d’avoir servi à financer des attentats sur le sol européen. Aussi, l’EU veut que les plateformes qui détiennent la cryptomonnaie pour le compte de clients devront identifier leurs utilisateurs.

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