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Sous pression de Bercy Airbnb retire sa carte prépayée de France

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Après un entretien entre le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le ministre des comptes publics Gérald Darmanin, et le directeur France du site, Emmanuel Marill, la multinationale de location d’appartements privés Airbnb a indiqué que sa carte prépayée « Payoneer » serait retirée du marché français. Lundi 11 décembre, Bercy a ainsi réussi à faire céder le groupe américain – une petite victoire pour l’administration fiscale française. Le groupe s’est vu directement accusé par Gérald Darmanin d’inciter leurs hôtes « à échapper au fisc ».

Le système Payoneer permettait notamment aux propriétaires louant des biens sur la plate-forme d’être rémunérés non pas directement sur leur compte en banque mais, pour ceux qui le souhaitent, d’être payés au moyen d’une carte de crédit rechargeable, émise depuis Gibraltar – un célèbre paradis fiscal. L’argent qui y transite est envoyé sur des comptes spéciaux qui ne sont pas soumis à l’accord sur l’échange d’informations bancaires signé entre Gibraltar et la France. De fait, ces transferts devenaient invisibles pour les services fiscaux français.

« Le directeur France d’Airbnb s’est engagé à ce que l’entreprise renonce à toute utilisation de la carte prépayée Payoneer sur le marché français. Cette décision responsable permet d’écarter toute opportunité de fraude ouverte par l’utilisation de ce mode de paiement », détaille le communiqué d groupe. Airbnb explique également que le service a été mis en place à la demande d’utilisateurs dans des pays où les frais de transferts bancaires sont très élevés, et où ils prennent beaucoup de temps, par exemple en Amérique latine ou au Moyen-Orient.

La nouvelle semble ne pas plainement satisfaire Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris chargé du logement (Paris est la seconde destination la plus prisée par les usagers de la plateforme) : « C’est l’histoire du verre à moitié plein mais peu à peu Airbnb finit par être contraint de respecter les règles. ». Les contraintes s’accumulent en effet pour l’américain, qui jusque là évoluait dans une zone grise règlementaire, peu propice au contrôle de son activité. A partir de 2020, Airbnb sera par exemple obligé de déclarer les revenus des propriétaires.

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