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Allemagne : la jeunesse libérale vent debout contre l’accord SPD – CDU

Les sociaux-­démocrates allemands célébraient il y a tout juste une semaine l’accord de coalition négocié avec l’Union chrétienne-démocrate d’Angela Merkel (CDU-CSU). Quatre mois après des élections marquées par une percée de l’extrême droite, grande coalition gouvernementale a enfin été entérinée par un accord entre les deux camps. Ainsi, le parti dirigé par Martin Schulz devrait une nouvelle fois faire son entrée au gouvernement – et donner à la chancelière sa majorité.

Toutes, ces perspectives sont toutefois ébranlées par une guerre interne au sein parti. Kevin Kühnert, le leader des Jusos [les jeunes socialistes] a en effet lancé une fronde contre cet accord qu’il qualifie de « catastrophe ». Selon lui, les alliances avec la chancelière ont entraîné le SPD « dans un cercle vicieux qu’il faut briser » afin de redevenir une force politique à part entière. « Nous tentons de recruter des membres qui souhaitent donner leur avis sur la GroKo [la grande coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates] et qui veulent s’engager à long terme », explique-t-il.

L’appel a été entendu, avec plus de 1 500 candidats à l’adhésion au Parti social-démocrate (SPD) en une semaine, selon les chiffres avancés par le magazine Der Spiegel. En brandissant le slogan #NoGroko! (pas de grande coalition), lors du dernier congrès du parti, en décembre, les jeunes sociaux-démocrates ont lancé une fronde, et se sont désolidarisés de leur dirigeant. Malgré ça, Martin Schulz a bien obtenu, à l’arraché (56%), le feu vert des délégués du parti en congrès pour cette alliance.

Le ralliement n’était pas évident : après avoir été laminé au scrutin du 24 septembre, les dirigeants du SPD avaient dans un premier temps annoncé vouloir se ressourcer dans l’opposition. En vingt ans, et deux coalitions avec la CDU, ils ont perdu 20 points. Cela est notamment dû au fait que les réformes impulsées par les sociaux-démocrates, comme l’introduction du salaire minimum, lui ont moins profité électoralement qu’à la chancelière.

Vendredi 9 février, Martin Schulz annonce alors abandonner le poste des affaires étrangères. Il dit vouloir mettre un terme à ces querelles de personnes qui mettent en péril l’approbation, nécessaire, de l’accord de coalition par les 465 000 membres du SPD. « Quand on soumet un projet à la décision de ses adhérents, met en garde Kühnert, il faut s’attendre à ce que ceux-ci puissent dire ‘non’. »

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