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Moscou réfute les accusations d’ingérence dans l’élection américaine

L’enquête américaine sur une potentielle ingérence russe dans l’élection présidentielle de l’an dernier a fait un grand pas en avant la semaine dernière, lorsque la justice américaine a inculpé plusieurs citoyens russes. L’équipe du procureur spécial Robert Mueller a ainsi mis en cause 13 ressortissants russes, dont Evguéni Prigojine, un homme d’affaires réputé proche de Vladimir Poutine, pour avoir œuvré afin de favoriser l’élection de Donald Trump. Tous les inculpés (13 ressortissants russes et trois sociétés) sont accusés de complot en vue de tromper les Etats-Unis, trois d’entre eux sont accusés également de fraude bancaire et cinq autres de vol aggravé d’identité.

Pour le Kremlin, cependant, il n’y a pas d’affaire.  Il n’y a « aucune preuve substantielle » que le gouvernement russe ait tenté d’influer sur l’élection présidentielle américaine, a régi le Kremlin ce lundi. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a en effet nié toute action d’état visant à influencer le résultat des présidentielles américaines. L’acte d’accusation américain évoque uniquement « des citoyens russes », a poursuivi M. Peskov. Même son de cloche pour le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. « Baratin », « fantasmes » : ce dernier a balayé les accusations samedi, lors d’une conférence annuelle sur la sécurité à Munich.

« Tout et n’importe quoi est publié, nous voyons une multiplication des accusations, affirmations et déclarations », a ajouté Sergueï Lavrov. « Notre gouvernement ne s’est jamais mêlé de la vie politique américaine », a renchéri l’ancien ambassadeur russe à Washington. Prigojine, la principale cible de ces accusations, s’est pour sa part dit « pas du tout contrarié de figurer dans cette liste ». Si les Américains « veulent voir (en moi) un diable, laissez-les faire », a-t-il déclaré. D’après la justice américaine, il aurait financé un groupe ayant « pour objectif stratégique de semer la discorde dans le système politique américain » et qui a, à partir de la mi-2016, soutenu la campagne de M. Trump et dénigré Hillary Clinton.

Les principaux services de renseignement – dont la CIA et la NSA – et le FBI ont déjà dénoncé l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016, via des campagnes sur les réseaux sociaux et le piratage de nombreuses messageries de membres éminents du camp démocrate américain. Donald Trump a de son côté affirmé dimanche que Moscou avait réussi « au-delà de ses rêves les plus fous » à semer le chaos aux Etats-Unis, critiquant les nombreuses enquêtes et auditions menées par la justice américaine. « Ils sont morts de rire à Moscou. Réveille-toi l’Amérique ! » a écrit le président américain sur Twitter.

 

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