Site icon La Revue Internationale

Multiplication des cas de saturnisme en Guyane

Une étude, menée de 2015 à 2017 par Santé Publique France, a mesuré l’imprégnation au plomb des enfants sur toute la Guyane. Ce rapport, publié mi-janvier 2018 permet de mieux saisir l’ampleur du problème. « La proportion d’enfants en Guyane au-dessus de la norme est aux alentours de 20 % », explique l’épidémiologiste Audrey Andrieu, de la Cellule interrégionale d’épidémiologie (CIRE).

Ce chiffre est treize fois supérieur à la prévalence nationale. Ce sont ainsi 14,4 % des enfants de Guyane qui sont au-delà de 100 µg/L, l’ancien seuil officiel du saturnisme, contre 0,1 % en France.  Une autre étude, menée par le Centre hospitalier de l’Ouest Guyanais (CHOG) en 2017 et concernant 531 femmes enceintes, révèle que 25 % d’entre elles ont une plombémie hors norme.

Parmi les causes possibles, une contamination au plomb lors de la fabrication du couac, la farine de manioc un aliment de base dans les zones rurales en Guyane.  Mais les enquêteurs suspectent également que la recherche et l’exploitation artisanale de l’or dans les rivières guyanaises a joué un rôle. « Depuis plusieurs décennies, l’utilisation du mercure élémentaire dans les activités d’orpaillage, en Guyane, a entraîné une contamination importante et répétée de l’environnement » détaille la Haute autorité de santé.

Le saturnisme est une intoxication par le plomb qui provoque des troubles réversibles (anémie microcytaire, troubles digestifs…) ou irréversibles et éventuellement fatals (atteinte du système nerveux, stérilité, cancers, hypertension…). En outre, il est facteur de handicap mental, même à faible dose s’il contamine l’embryon ou le fœtus, et il affecte les capacités d’apprentissage de l’enfant.

Quitter la version mobile