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Etats-Unis : Trump s’en prend une nouvelle fois au judiciaire

Depuis vendredi 16 mars, Donald Trump a lancé une nouvelle offensive verbale à l’encontre des services de renseignement et du judiciaire américain. Au travers de pas moins de sept tweets cinglants, celui-ci a une nouvelle fois dénoncé la « chasse aux sorcières » dont il estime faire l’objet. En cause, l’enquête dont sa campagne fait l’objet pour ses contacts réguliers avec la Russie, accusée d’avoir tenté d’influencer le résultat des dernières présidentielles américaine.

« Pourquoi est-ce que l’équipe Mueller compte 13 démocrates endurcis, certains grands soutiens de Hillary la crapule, et Zéro républicains ? Un autre démocrate a été récemment ajouté… Est-ce que quelqu’un pense que c’est juste ? », a tweeté M. Trump dans la journée de samedi, avant d’affirmer que l’enquête « n’aurait jamais dû être ouverte ». Trump a martelé sur Twitter qu’il n’y avait « pas eu collusion entre la Russie et la campagne Trump ».

« Comme beaucoup le découvrent maintenant, en revanche, il y a eu une quantité énorme de fuites, de mensonges et de corruption aux plus hauts niveaux du FBI, de la justice et du [département] d’Etat », a-t-il poursuivi à propos de l’équipe du procureur spécial Robert Mueller. Ce haut cadre de l’intelligence aux Etats-Unis, qui avait été placé à la tête du FBI par le président républicain George W. Bush en 2001, est également chargé de déterminer si Trump est coupable d’entrave à la justice

Le chef d’état a lié l’insulte à l’offense en saluant le départ forcé d’Andrew McCabe – qui avait quitté en janvier ses fonctions de directeur adjoint du FBI mais restait un employé –  comme « un grand jour pour la démocratie ». Il en reprenant l’expression fétiche « You’re fired ! », qui avait fait sa notoriété en tant que de star de la télé-réalité, que Trump a annoncé la nouvelle. L’intéressé se trouve ainsi privé d’une partie de sa retraite 48 heures avant la fin de ses 21 ans de service dans au sein de l’agence.

McCabe a réagi en dénonçant la « guerre ouverte » du Président contre le FBI et contre l’enquête du procureur spécial. A nouveau samedi, Donald Trump a accusé M. McCabe d’être trop proche de l’ancien patron du FBI, James Comey, lui aussi limogé par ses soins : « Le moralisateur James Comey était son chef et a fait passer McCabe pour un enfant de chœur. Il savait tout des mensonges et de la corruption qui régnaient aux plus hauts niveaux du FBI ! ».

La nouvelle a provoqué la réaction indignée d’un ancien directeur de la CIA, John O. Brennan : « Lorsque l’étendue complète de votre vénalité, de votre turpitude morale et de votre corruption politique sera connue, vous occuperez votre juste place parmi les démagogues déshonorés dans les poubelles de l’histoire. Vous pouvez faire d’Andy McCabe votre bouc émissaire, mais vous ne détruirez pas l’Amérique… L’Amérique triomphera de vous » a-t-il écrit sur Twitter.

Des élus Démocrates ont critiqué le président pour sa décision « dangereuse », assurant considérer « toutes les options » pour assurer à McCabe la totalité de sa retraite. Plusieurs ténors du parti Républicain également ont vivement réagi à ce weekend houleux. « Quand vous êtes innocent, s’il y a des accusations de collusion avec les Russes, s’il n’y a aucune preuve de cela, si vous êtes innocent, alors agissez comme tel » a commenté Trey Gowdy, membre républicain du Congrès.

« Il avance au gré des preuves qu’il accumule et je pense qu’il est très important de le laisser faire son travail, sans interférences », a souligné le sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham. « Nombre de républicains partagent mon point de vue ».  « S’il essayait de [de limoger Muller], ce serait le début de la fin de sa présidence car nous sommes un Etat de droit », a-t-il mis en garde. Chris Christie, ancien gouverneur du New Jersey et proche de Trump, a pour sa part applaudit une enquête menée « avec beaucoup d’intégrité, sans la moindre fuite ».

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