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La politique protectionniste de Trump chamboule la sphère économique

Lorsqu’il a annoncé son intention d’instaurer des droits de 10 % et de 25 % sur les importations d’aluminium (17 milliards de dollars) et d’acier (30 milliards de dollars), Donald Trump a mis le feu aux poudres des marchés.

L’indice Dow Jones perd 313,16 points, soit 1,27%, à 24.295,82 points, au plus bas depuis le 12 février. Plus globalement, ce mouvement de repli des actions affecte l’ensemble des grands marchés mondiaux : Tokyo a cédé 2,5% et en Europe, l’indice Stoxx 600 perd 1,82%, tandis que le CAC 40 à Paris recule de 2,11%.

« La déclaration de Donald Trump tombe à un moment où le marché est déjà fragilisé », rappelle Craig Erlam, analyste chez le courtier Oanda. « Pour une personne tellement obnubilée par la performance de marché, Trump fait un gros pari avec ces nouveaux tarifs douaniers dont les avantages sont discutables », explique-t-il.

Cette réforme, le fruit d’un travail secret du secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, et du conseiller présidentiel Peter Navarro, a provoqué un tollé chez les partenaires économiques de Washington : la Chine et l’Union Européenne, le Mexique et le Canada ont menacé d’eux-mêmes prendre des mesures protectionnistes sur les importations américaines en guise de représailles.

Autre complication causée par cette annonce : Gary Cohn, principal conseiller économique de Donald Trump, a annoncé mardi sa démission. En désaccord avec la politique protectionniste affichée par Donald Trump, cet ancien numéro deux de la banque Goldman Sachs a donc claqué la porte, relançant le doute sur les marchés, qui voyaient en lui le garant d’une politique économique libérale favorables aux entreprises.

C’était l’une des voix les plus modérées de la nouvelle administration – encore en sous effectif. Il s’était opposé à de nouvelles taxes à l’importation en mettant en garde le Président contre un retour de bâton au Congrès, en pleine négociation des baisses d’impôts. Il avait également été l’un des principaux artisans de la réforme fiscale à 1500 milliards de dollars adoptée en décembre dernier.

Il ne s’agit pas su premier désaccord majeur entre Cohn et Trump. Il avait notamment rédigé une lettre de démission après s’être désolidarisé des commentaires de Donald Trump sur un défilé de suprémacistes blancs à Charlottesville, où une manifestante antifasciste avait été tuée. Il avait finalement décidé de rester à son poste après une correctif de la présidence.

Donald Trump n’a pas attendu pour réagir à cette nouvelle démission – après une semaine qui a déjà vu trois départs majeurs dans son équipe. « Prendrai bientôt une décision sur la nomination d’un nouveau conseiller économique en chef. Beaucoup de gens veulent ce poste – choisirai avec sagesse ! », a affirmé le Président américain sur Twitter, affirmant qu’il « n’y a pas de Chaos » dans le West WIng.

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