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Législatives italiennes : victoire des partis antisystème

Les italiens se rendaient aux urnes dimanche 4 mars pour élire leurs 630 députés et 315 sénateurs. C’est la coalition de droite et d’extrême droite, formée autour du parti de Silvio Berlusconi, Forza Italia, et de la Lega menée par Matteo Salvini qui arrive en tête. Toutefois, c’est le Mouvement 5 Etoiles (M5S) qui s’impose en grand gagnant du scrutin, en devenant le premier parti en Italie avec un score frôlant les 32 %, devant le Parti démocrate de Matteo Renzi (21%), la Ligue du Nord (15,5%) et Forza Italia de Silvio Berlusconi (15,5%).

Aucune majorité parlementaire claire n’émerge au lendemain des élections législatives, aucun parti ou groupe n’atteignant le seuil des 40% nécessaire pour diriger le pays. Ce scrutin est marqué par un vote anti-establishment et très important. Avec un taux de participation de 58,5% – contre 75% lors des dernières législatives en 2013 – ce vote aura surtout mobilisé les mécontents. « Pour la première fois en Europe, les forces antisystèmes l’emportent », résume le quotidien La Stampa. Et ce d’autant que la Ligue est passée devant Forza Italia en nombre de sièges dans leur coalition (18 %).

S’il n’y a pas de grand gagnant, c’est bien la formation anti-système de Beppe Grillo qui tire son épingle du jeu au terme de ce scrutin. Désormais, « tout le monde devra parler avec nous », s’est réjoui l’un des dirigeants du M5S, Alessandro Di Battista, après une campagne dirigée contre la corruption et la « caste » politique italienne. Mais le statut d’oustsider du parti créé des incertitudes quant à une potentielle alliance avec une autre force politique. « Toutes les combinaisons sont possibles », résume Guillaume Klossa, président du think tank   Civico Europa.

« Luigi di Maio [le leader du mouvement 5 étoiles] a repositionné comme un mouvement pro-européen sceptique et non plus du tout europhobe. Le Mouvement 5 Étoiles s’inscrit dans le cadre du projet européen, veut rester dans la zone euro » nuance-t-il cependant. Dans le cadre de leur accord de coalition, le parti de Matteo Salvini et Forza Italia étaient convenus que la formation qui arriverait en tête prendrait la direction d’un éventuel gouvernement. Aussi, il est peu probable que le M5S se joigne à une coalition menée par l’extrême droite.

« Les vainqueurs de cette bataille électorale sont Matteo Salvini et Luigi di Maio », le chef de file du M5S, mais « tout cela ne conduit à aucune forme de gouvernabilité », explique La Stampa. A compter de l’entrée en fonction du nouveau Parlement, le 23 mars prochain, le résident de la République, Sergio Mattarella, aura la délicate tâche d’accompagner la constitution d’une coalition gouvernementale.

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