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Financement du terrorisme : 416 donateurs de l’EI identifiés en France

Coup dur pour le financement du terrorisme : Quatre cent seize donateurs ayant participé au financement de l’organisation Etat islamique (EI) ont été identifiés en France. Le procureur de la République de Paris, François Molins a expliqué également avoir identifié « trois cent vingt collecteurs, essentiellement basés en Turquie et au Liban, grâce à qui les djihadistes qui se trouvaient en Syrie ou en Irak pouvaient recevoir des fonds ».

Cette révélation met en avant le financement du terrorisme via des plateformes numériques de collectes de fonds « qui mettent en relation des porteurs de projet et des particuliers qui voudraient investir, mais qui peuvent être détournés par des gens qui veulent blanchir de l’argent ou financer du terrorisme », a expliqué François Molins.

« Daech s’est principalement financé en utilisant deux vecteurs. D’abord la “zakat”, la charité : on envoie de l’argent à des associations à but humanitaire ou directement à des membres de sa famille qui sont sur place. (…) Ensuite, il y a la “ghanima”, le butin de guerre, c’est-à-dire le financement par des actes délictueux. »

Ce dernier a estimé que « les terroristes [avaient] eu besoin de 25 000 euros pour organiser les attentats de janvier 2015 [contre Charlie Hebdo, et l’Hyper Cacher] et de 80 000 euros pour ceux du 13 novembre » à Paris et à Saint-Denis.

Durant la conférence « No money for terror » clôturée jeudi à Paris, Emmanuel Macron, a commenté cette actualité. Face aux quelque 80 ministres présents, représentant 72 pays, ce dernier s’est félicité de cette avancée majeure. Il a toutefois souligné que la lutte serait encore âpre : « Nos ennemis s’infiltrent au cœur de nos sociétés. Ils utilisent toutes les formes contemporaines de financement. Il nous faut franchir une nouvelle étape dans la lutte contre Daech et Al-Qaïda ».

« Il faut assécher le terrorisme à la racine : il se nourrit des trafics d’êtres humains, de drogues ou d’armes. Il y a toujours un sous-jacent économique. Pour être efficace nous devons prendre l’engagement de la transparence et de la mobilisation », a-t-il ajouté. Daech aurait en effet réinvesti une partie des 2,5 milliards d’euros collectés grâce à ses ventes de pétrole de contrebande en trois ans. Mais au-delà, le micro-financement, alimenté par des sommes modiques mais en nombre important, n’est pas à négliger.

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