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Le digital, un atout pour sauver nos commerces de centres-villes

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L’essor des grandes surfaces et du e-commerce a contribué à vider nos centres-villes. Longtemps représenté comme une menace, le digital peut, au contraire, aider les petits commerçants de quartier à sortir leur épingle du jeu. Plusieurs entreprises, comme SoLocal, offrent des solutions innovantes pour rester dans la course numérique.

Nos centres-villes, des déserts ? Pour le très sérieux New York Times, qui a publié une longue enquête sur le sujet en mars 2017, on assisterait dans l’Hexagone au « déclin visible d’innombrables centres-villes historiques », déclin qui porterait même « un coup de plus à l’identité française ». En cause, le développement des centres commerciaux situés en périphéries des villes et dans les zones industrielles, participant à la désertification des centres-villes. Si cette tendance s’inverse peu à peu dans les agglomérations d’envergure, la grande distribution réinvestissant le cœur de ces villes via l’ouverture de nombreux « hypers » de proximité, elle s’observe toujours dans les villes de moyennes et petites tailles, dévitalisées.   

Le déclin des centres-villes, grande cause nationale

 

Les centres-villes français assistent, impuissants, au départ de nombreux équipements commerciaux et de loisirs — comme les cinémas — vers de grandes surfaces en périphéries, ou à la fermeture progressive des boutiques d’artisans au profit de magasins floqués du nom de grandes enseignes.

Pour lutter contre la vacance des commerces et l’omniprésence de la grande distribution, l’association d’élus « Centre-ville en mouvement » souhaite que cette question devienne une grande cause nationale. « Rien qu’en 2016, les surfaces commerciales se sont étendues de 22 % », alerte le député LREM Patrick Vignal, membre de l’association. Et de plaider pour une intervention plus importante de l’État au profit des centres, qui pourrait passer par l’installation d’équipements publics en ville ou une fiscalité allégée sur la rénovation de l’immobilier ancien. L’association promeut également la création de « managers de centre-ville », un concept importé du monde anglo-saxon, où ce manager d’un nouveau genre fait le lien entre la collectivité et les commerçants, entre la ville et le tissu commercial, artisanal et entrepreneurial.

Le e-commerce pointé du doigt

 

Les grandes surfaces ne sont pas les seules à menacer nos centres-villes. L’essor de l’e-commerce représente un nouveau défi pour les commerçants de proximité. André Marcon, président honoraire des chambres de commerce et d’industrie de France, a remis en mars un rapport sur la question au ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard. Un rapport qui « pose une problématique d’ensemble, note Jacques Creyssel, de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Le sujet ne concerne pas que les commerçants, mais aussi la politique du logement, les questions de mobilité et les services publics ».

Pour lutter contre la disparation de nos centres-villes, le rapport entend « rendre le cadre fiscal plus équitable ». En d’autres termes, le document suggère au gouvernement de baisser les taxes qui pèsent spécifiquement sur le commerce physique et de compenser cette baisse par une hausse de la TVA qui serait assise sur le chiffre d’affaires. Une taxe qui s’appliquerait alors à tous les acteurs du commerce, physique comme digital.

Eric Boustouller (SoLocal) :  « Le digital ne doit pas être réservé aux grands groupes »

 

Le développement du commerce en ligne ne représente pas qu’une menace pour nos centres-villes. Le digital est aussi source de solutions innovantes au service des petits commerces de proximité. Plusieurs entreprises leur proposent ainsi d’améliorer leur visibilité sur Internet et de se faire connaître auprès de leur future clientèle. C’est notamment le cas de SoLocal (PagesJaunes, Mappy, etc.) dirigé par Éric Boustouller. Ancré dans les territoires, au plus près du quotidien de 460 000 entreprises dont il accompagne chaque jour la communication digitale locale, SoLocal met Internet à portée de clics de toutes les entreprises : « Le digital ne doit pas être réservé aux grands groupes ni aux initiés. Il est aussi l’affaire des artisans et des commerçants qui veulent s’adapter aux nouveaux comportements des consommateurs, capter une clientèle plus connectée et anticiper les marchés du futur. Il en va de la vitalité du tissu économique local ! », explique Eric Boustouller.

Le boulanger du centre-ville de Vierzon ou le quincailler de Béziers peuvent ainsi être visibles partout sur Internet, trouver de nouveaux clients et être plus performants, en utilisant au mieux le digital. A condition d’être conseillés et de bénéficier d’outils simples, car ils n’ont ni le temps de se former ni de gérer cela au quotidien. C’est sur la base de ce double constat que SoLocal leur propose un accompagnement personnalisé avec un coaching sur-mesure et des solutions adaptées à chaque secteur d’activité (création et référencement de sites Internet, prise de rendez-vous en ligne, avis de consommateurs, mise à jour sur toutes les plateformes et les moteurs de recherche de leurs informations : adresses, horaires, photos, vidéos, actualités, etc.). Autant de services concrets qui permettent aux petits commerçants de prendre en main leur « destin digital ».

La désertification des centres-villes français n’est pas une fatalité. C’est en investissant, notamment, le terrain du numérique que les commerces de quartier pourront défendre leur savoir-faire et leur valeur ajoutée. Et retrouver enfin toute leur place face aux grandes surfaces de périphérie.

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