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Le président italien Sergio Mattarella s’oppose à la nomination d’un eurosceptique comme ministre des finances

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Dimanche 27 mai a marqué l’ouverture d’un nouveau chapitre dans la crise politique italienne. A peine trois jours après la nomination de Giuseppe Conte à la tête de l’exécutif italien – au terme de tractations marathoniennes entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S, populiste) et la Ligue (extrême-droite) – ce dernier a été sommé de reprendre sa copie gouvernementale par le président italien. Pour Sergio Mattarella, il est inacceptable de placer à ce poste clé un homme susceptible de sortir l’Italie de la zone euro.

En tant que chef de l’Etat, Mattarella dispose en effet d’un droit de regard sur la composition du gouvernement de son pays. Elu début 2015 pour une durée de sept ans au suffrage universel indirect, par un Parlement alors à majorité de centre-gauche, ce Sicilien de 76 ans héritier de la Démocratie chrétienne a mis son veto à la nomination de Paolo Savona – un économiste ouvertement anti-euro – en tant que ministre de l’Economie et des Finances. « On ne peut m’imposer les noms des ministres », a-t-il martelé, dans une défense acharnée du pouvoir présidentiel en Italie.

« Je peux vous assurer que j’ai fourni le maximum d’efforts et d’attention pour mener à bien cette tâche et l’avoir fait dans un climat de totale collaboration avec les responsables politiques qui m’ont désigné », a expliqué Sergio Mattarella. « [M. Conte] m’a présenté une liste que j’ai acceptée en tous points, à l’exception du choix du ministre de l’économie. Dans mon rôle de garant, je ne pouvais pas accepter un choix qui aurait pu conduire à la sortie de l’Italie de l’euro et provoquer les inquiétudes des investisseurs italiens et étrangers. »

Le refus par le président du Conseil désigné, Giuseppe Conte, de revoir sa copie, risque de replonger l’Italie dans impasse politique. L’homme choisi par le M5S et la Ligue pour diriger la future coalition a finalement renoncé dimanche soir à ce poste. Sa décision rend probable la tenue de nouvelles élections législatives, après deux mois et demi de négociations pour constituer ne majorité gouvernementale.

Carlo Cottarelli, un économiste ancien fonctionnaire du FMI, a été convoqué ce matin afin de vraisemblablement constituer un gouvernement de transition, qui tiendrait la barre jusqu’à ce que la crise soit réglée.

 

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