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L’Irlande se prononce nettement en faveur du droit à l’avortement

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Les irlandais étaient appelés à se prononcer sur une éventuelle l’abrogation de l’interdiction constitutionnelle de l’avortement ce vendredi. Le pays avait en effet introduit en 1983 le 8e amendement, qui interdit l’avortement au nom du droit à la vie de « l’enfant à naître (…) égal à celui de la mère ». Aussi, les jeunes femmes désireuses de recourir à une IVG devaient se rendre dans un pays voisin de l’UE – souvent en Grande Bretagne – ou devaient le faire dans l’illégalité, s’exposant à des conditions sanitaires effroyables et des peines pénales.

Quelque 3,5 millions d’électeurs étaient appelés à se prononcer vendredi à l’issue d’une campagne qui a fait ressortir des divisions générationnelles, mais aussi urbaines/rurales, importantes. D’après es résultats définitifs 66,4% des électeurs irlandais ont voté en faveur du changement constitutionnel. La commission électorale irlandaise a estimé le taux de participation de 64,1%. Ainsi, d’ici la fin de l’année, l’IVG devrait être autorisé pendant les 12 premières semaines de grossesse, et jusqu’à 24 semaines pour raisons de santé.

 « Le peuple a dit que nous voulions une Constitution moderne pour un pays moderne, que nous faisons confiance aux femmes et que nous les respectons pour prendre les bonnes décisions concernant leur propre santé », a estimé le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar. Pour ce dernier, il s’agit d’une « révolution tranquille ». Les irlandais ont prouvé qu’ils « font confiance aux femmes et nous respectons leur droit de prendre les bonnes décisions pour leur propre santé ». Les deux principaux partis d’opposition, Fianna Fail et Sinn Fein, se sont déjà prononcés en faveur de la réforme.

Trois ans après la légalisation du mariage homosexuel, ce vote marque un nouveau déclin de l’influence de l’église catholique dans un pays traditionnellement très religieux. Celle-ci s’opposait en effet toujours à la légalisation de l’IVG. Affaiblie par les bouleversements économiques et sociaux, des affaires de pédophilie ou de maltraitances au sein de foyers religieux, elle a progressivement perdu son emprise sur la société. « Ce qui s’est passé durant le référendum est cataclysmique, mais plus cataclysmique encore a été la prise de conscience que ce vote reflétait le changement plutôt qu’il ne l’initiait » a commenté l’Irish Times.

 

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