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Une génération sans SIDA est possible en Afrique

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D’ici 2030, les cas de nouvelles infections auront quasiment disparu du continent. J’y crois très fortement, car ces dernières années, des progrès tangibles permettent d’envisager de façon concrète une génération sans SIDA en Afrique. 

Les chiffres, aussi anciens qu’inquiétants, sont connus de tous. Les populations africaines, avec cinq infections sur sept parmi les 36,7 millions de cas d’infection dans le monde, sont les plus touchées par le VIH. Plus inquiétant encore : 90 % des enfants atteints du VIH sur la planète sont africains, comme le déplorait l’an dernier Michel Sidibé, Directeur Exécutif du Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/Sida.

Malgré ces données alarmantes, les prochaines décennies sont pleines de promesses, et nous remportons chaque année de nouvelles batailles dans la lutte contre le Sida. Les Nations-Unies se sont d’ailleurs félicitées des récents progrès enregistrés dans la prévention de la transmission mère-enfant du VIH. Un élément déterminant pour faire reculer le VIH grâce à de meilleurs soins, de nouvelles prestations médicales et surtout, un traitement antirétroviral fournit aux trois quarts des femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde.

 

C’est à la médecine d’aller vers les populations et non l’inverse

Depuis 2000, ce sont 2 millions de nouveaux cas d’infections qui ont pu être évités chez les enfants, la majorité d’entre eux ces sept dernières années. Cela me pousse à croire et à affirmer avec conviction, qu’une génération sans SIDA est envisageable en Afrique. C’est le message d’espoir que j’ai souhaité faire passer lors de la 19e conférence internationale sur le SIDA (ICASA), dont j’ai eu l’honneur d’être la marraine, en décembre dernier à Abidjan, en ma qualité d’ambassadeur spécial de l’ONUSIDA pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH.

Que ce soit à travers les différentes actions menées par la Fondation Children of Africa depuis sa création en 1998, ou grâce au Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire lancé en 2012, nous agissons sans relâche en faveur d’une amélioration de la qualité de vie des plus démunis. Durant toutes ces années, j’ai toujours placé l’humain au centre de mon action. Et comme vous le savez, le Sida a malheureusement pour principal méfait de dégrader le tissu social de nos communautés, notamment en augmentant les dépenses des ménages en frais de santé. Il est toutefois possible aujourd’hui, de dépasser ces obstacles et lutter efficacement contre le VIH, à travers  la solidarité et l’innovation. Mon plaidoyer porte ainsi, sur la production localisée des antirétroviraux pédiatriques, trop onéreux aujourd’hui pour profiter au plus grand nombre. C’est selon moi, à la médecine d’aller vers les populations et non l’inverse. Je me réjouis donc, que mon époux, le Président Alassane Ouattara, ait réaffirmé sa volonté d’augmenter la contribution de l’État de 21 milliards de francs CFA pour lutter plus efficacement contre le VIH, en investissant en faveur de la santé des populations.  

Et parce qu’un combat est plus efficace et légitime lorsqu’il est partagé, je suis heureuse de pouvoir compter sur l’implication de mes consœurs Premières Dames, qui ont répondu favorablement à mon appel à unir nos forces contre le VIH. Au sein de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH-SIDA (OPDAS), nous entendons ainsi alerter les pouvoirs publics, informer les populations, et convaincre les acteurs internationaux de la lutte contre le Sida de s’impliquer d’avantage dans ce combat solidaire. Notre ambition est que d’ici 2030, en Afrique, le SIDA ne soit plus qu’une histoire d’antan.

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