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L’aile droite allemande met Merkel sous pression sur la question des migrants

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Les bavarois de la CSU, formation la plus à droite de la coalition au pouvoir en Allemagne, ont lancé un ultimatum à la Chancelière allemande Angela Merkel. Par la voix du Ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, le parti a fait savoir qu’il ne pourrait plus travailler avec Mme Merkel si cette dernière ne prenait pas des mesures afin de stopper l’afflux des demandeurs d’asile dans le pays. Il demande concrètement, sauf accord européen allant dans ce sens lors du sommet des 28 et 29 juin, de refouler aux frontières tous les demandeurs d’asile ayant été enregistrés dans un autre pays de l’UE.

Seehofer a indiqué que son parti ne souhaitait ni renverser la chancelière ni dissoudre la coalition entre la CDU et la CSU, mais il déclare vouloir imposer un tour de vis à la politique d’immigration nationale. L’Union chrétienne-sociale CSU, qui se prépare à de difficiles élections régionales en Bavière en octobre, et craint que sans mesure forte, elle ne perde du terrain face à l’extrême droite (AFD). L’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015 et 2016 a de fait créé une onde de choc politique en Allemagne, qui menace les conservateurs.

Si elle estime que la question doit être régler à Bruxelles, la chancelière s’oppose à une telle approche unilatérale pour ne pas provoquer un effet domino en Europe.  « Il s’agit d’un défi européen qui nécessite une réponse européenne », a-t-elle dit ce week-end, prévenant que la « cohésion de l’Europe » était en jeu. Elle a estimé que « le ministre de l’intérieur et la chancelière [devaient] pouvoir continuer à se parler ». Elle a assuré qu’il n’y aurait aucune fermeture « automatique » de l’Allemagne aux demandeurs d’asile.

Le parti menace donc, faute d’action européenne ou nationale, de prendre des mesures unilatérales par décret – ce qui contraindrait la Chancelière à limoger le ministre frondeur. Une décision qui ferait voler en éclat la fragile coalition gouvernementale allant de la droite dure bavaroise aux sociaux-démocrates. Compte tenu des difficultés qu’a connu Mme Merkel pour constituer son gouvernement, cet ultimatum pourrait faire basculer l’Allemagne dans sa pire crise politique en près de treize ans de pouvoir.

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