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Le gouvernement Rajoy renversé par le Parti socialiste ouvrier espagnol

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Coup dur pour la droite espagnole. La motion de censure contre le Premier ministre Mariano Rajoy déposée par le Parti socialiste (PSOE) a bel et bien été adoptée par une majorité de 180 députés sur 350 le 1er juin dernier. Cette initiative – le troisième dont Rajoy fait l’objet – a finalement réussi après avoir reçu le soutien des députés basques et les indépendantistes catalans. Rajoy devient ainsi le premier président du gouvernement espagnol à faire l’objet d’une motion de censure réussie.

« Ce fut un honneur d’être le président de l’Espagne, et c’est un honneur de la laisser dans un meilleur état que quand je l’ai rencontrée. » a réagi le leader du Parti Populaire (PP, formation conservatrice) à l’annonce de sa destitution. S’il clamé encore son innocence, qualifiant les accusations dont il fait l’objet de simples « faits isolés », Rajoy a perdu toute crédibilité lorsque son parti a été condamné à rembourser 250 000 euros en tant que « participant à titre lucratif » au scandale Gürtel.

Il doit sa démise à une affaire de corruption soulevée par la justice espagnole qui a mis en lumière un réseau délictuel de manipulation de marchés publics entre le Parti populaire (PP) et un groupe privé. Si l’ex-chef du gouvernement espagnol n’avait jusqu’ici que partiellement été impliqué, Mariano Rajoy est désormais accusé d’avoir touché 25 200 euros par an en pots de vin entre 1997 et 2008, soit 343 700 euros sur une vingtaine d’années.

Le leader de l’opposition, Pedro Sanchez, a réagi en saluant un vote qui fait « sortir l’Espagne du bourbier de corruption dans lequel l’a plongée le PP ». Le socialiste, initiateur de la motion de censure, a déjà prêté serment devant le roi Felipe pour former un nouveau gouvernement. La tâche ne sera pas aisée, le PSOE ne disposant que de 84 députés, sur les 350 que compte le Congrès des Députés et le PP conservant sa majorité absolue au Sénat.

Aussi, Sanchez compte sur le ralliement de la gauche radicale, des nationalistes basques et des indépendantistes catalans – des mouvements politiques qui affichent d’importantes contradictions. En outre le Parti socialiste veut gouverner seul et Podemos, le parti de la gauche radicale, a toujours conditionnée une alliance à une coalition. « Les premiers mots entre les indépendantistes et Pedro Sanchez semblent apaisants. Le nouveau président du gouvernement espagnol parle de réparer les blessures », souligne Xavier Arbós, professeur de droit constitutionnel à l’université de Barcelone.

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