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Retour de flammes pour les taxes américaines

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Première déconvenue pour la politique « America first » de Donald Trump. En réaction aux taxes infligées par l’administration américaine sur l’acier (25%) et l’aluminium (10%) européens, Bruxelles a imposé des droits de douane de 25% sur certains produits fabriqués aux Etats-Unis comme le bourbon, le beurre de cacahuètes, les jean’s ou les motos de grosse cylindrée (+ de 500 cm3). Ces représailles ont directement impacté la célèbre marque de motos américaines Harley- Davidson, qui s’apprête à délocaliser une partie de sa production afin d’échapper aux tarifs douaniers instaurés par Bruxelles.

Dans un communiqué envoyé à l’AFP, le constructeur a déploré que les taxes douanières dont il faisait l’objet soient passées de 6% à 31%. Le groupe a jugé qu’il était « impossible » de ne pas répercuter cette hausse sur les clients (chaque modèle afficherait une hausse d’environ 1 900 €), expliquant alors même que « cela aurait un impact négatif durable et immédiat sur notre activité dans la région [et] la viabilité de nos concessionnaires ». Aussi, le groupe a décidé de « déplacer la production des motos destinées à l’Union Européenne vers ses usines internationales ».

Dans une salve de tweets mardi, Donald Trump n’a pas caché son agacement face à la nouvelle. « Une Harley-Davidson ne devrait jamais être fabriquée dans un autre pays, jamais ! » a-t-il martelé. « Leurs employés et leurs clients, a-t-il assuré, sont déjà très remontés contre eux. S’ils délocalisent, vous verrez, ce sera le début de la fin. » Ce dernier a par ailleurs menacé Harley-Davidson de représailles si le constructeur cherchait à écouler aux États-Unis des motos fabriquées à l’étranger. D’autres constructeurs ont toutefois déjà prévu d’appliquer la même solution, à l’image du groupe Polaris qui veut délocaliser sa marque Indian.

La politique de la Maison blanche va affecter « les entreprises et les consommateurs américains » ce qui est « une conséquence malheureuse », a estimé mardi Cecilia Malmström, commissaire européenne au commerce. Cette dernière a rappelé qu’une guerre commerciale serait néfaste pour tous. « Seuls 15% des voitures américaines exportées sont soumises aux droits de douane européens, parce que les voitures construites avec des pièces européennes – ce qui représente 85% des voitures – en sont exclues. (…) les usines automobiles européennes aux États-Unis emploient des millions d’Américains. Ils seront donc touchés », a-t-elle souligné.

Bruxelles a par ailleurs ouvert une procédure devant l’OMC afin d’organiser la mise en place de mesures provisoires dites « de sauvegarde » » cet été pour protéger la sidérurgie européenne de la production étrangère qui ne trouverait plus de débouchés aux Etats-Unis.

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