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Brexit : ingérence de Donald Trump dans les négociations

Ça n’est plus un secret pour personne, Donald Trump ne porte pas l’Union européenne dans son cœur. « C’est eux ou moi », a-t-il fait savoir, avant même sa rencontre avec la Première ministre britannique ce vendredi. Si le tumultueux président américain assure considérer la dirigeante britannique comme une personne « bien » qu’il « respecte beaucoup », il n’en tire pas moins à boulets rouges sur sa ligne politique sur le Brexit, exposée dans un livre blanc publié la semaine dernière. May souhaite en effet maintenir des liens étroits avec l’UE à 27 en matière de commerce de biens, en instaurant une nouvelle « zone de libre-échange ».

« S’ils font un tel accord, nous traiterions avec l’Union européenne au lieu de traiter avec le Royaume-Uni », a menacé le président des Etats-Unis, dans une interview au tabloïd The Sun. Il déplore que la Première ministre britannique ait ignoré ses conseils sur le Brexit. « Je l’aurais fait très différemment », dit-il, rappelant ses appels à un Hard Brexit et son soutien aux partisans d’une telle ligne « dure ». « J’ai dit à Theresa May comment faire, mais elle ne m’a pas écouté. » Une intervention qui suit de près la démission de deux ministres « brexiters », notamment celle de Boris Johnson.

L’Europe a réagi à cette sortie par un appel au calme. « Nous continuerons à négocier de bonne volonté avec la Première ministre May et les négociateurs britanniques », a déclaré le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas. Mais de fait, Theresa May est contestée dans son propre camp. Le ministre des Affaires étrangères, Johnson, et le Ministre chargé du Brexit, Dae Davies ont en effet claqué la porte, après avoir soutenu le projet du gouvernement. Le premier a même qualifié la solution proposée par sa cheffe de parti d’ « étron », en fin de semaine dernière.

En réaction, Mme May avait vanté, jeudi soir, la force du lien transatlantique, y voyant une opportunité « sans précédent » pour le développement de l’économie britannique post-Brexit. Trump vient donc jeter de l’huile sur le feu, en renforçant les frondeurs pari le gouvernement conservateur. Comme pour enfoncer le clou, Donald Trump a affirmé que Boris Johnson ferait « un grand Premier ministre ». Il n’en est toutefois pas à son coup d’essai : lors d’un de ses meetings dans le Mississipi, il avait invité l’ex-leader du parti europhobe Ukip, Nigel Farage.

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