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Brexit : Londres veut un accord, sans quoi elle refuse de payer la facture du divorce

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Le nouveau secrétaire d’État chargé du Brexit, Dominic Raab, doit convaincre les députés britanniques du bien-fondé des propositions de Theresa May pour la relation post-Brexit avec l’Union européenne. A cette fin, il a haussé le ton, deux jours après avoir rencontré le négociateur européen Michel Barnier. D’après Raab, qui a remplacé le 9 juillet David Davis, « l’article 50 (du traité de Lisbonne, sur le processus de sortie de l’UE) exige (…) qu’il y ait un futur accord-cadre pour la relation que nous aurons (avec l’UE) à l’avenir, donc les deux sont liés ».

« Vous ne pouvez pas avoir d’un côté une partie remplissant toutes les conditions et de l’autre une partie qui ne les remplit pas, ou qui va doucement, ou qui ne s’engage pas », explique le britannique. Theresa May s’est e effet engagée en décembre à payer un montant total de 35 à 39 milliards de livres sterling (39-44 milliards d’euros) pour couvrir les dépenses engagées par le Brexit. Ce point de l’accord avait toutefois rapidement été remis en cause par la frange la plus eurosceptique du gouvernement.

Cet accord avait été sauvé par le ministre des Finances britannique, Philip Hammond, qui avait considéré comme « inconcevable » que Londres n’honore pas ses engagements financiers envers l’UE même en l’absence d’accord commercial. Pour rappel, Londres doit quitter l’UE le 30 mars, mais les deux parties sont censées parvenir à un accord de divorce d’ici la fin octobre prochain. EN cas de non accord – ou de hard Brexit – la plupart des observateurs s’accordent pour dire que toutes les parties seraient perdantes.

« Si l’énergie que nous mettons dans ces négociations, l’ambition et le pragmatisme sont réciproques, nous obtiendrons un accord en octobre », a déclaré Dominic Raab à la BBC dimanche, se voulant rassurant. Mais la réaction européenne à cette annonce est pour l’instant assez froide. Le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, ne semble en effet pas vouloir revenir sur ce point : « notre responsabilité, c’est bien de protéger le marché intérieur de l’UE et les consommateurs », explique-t-il.

« Le Royaume-Uni veut son autonomie commerciale tout en gardant tous les avantages de notre union douanière » mais « c’est le Royaume-Uni qui quitte l’UE, pourquoi l’UE prendrait-elle le risque de fragiliser le marché intérieur, son principal capital, parce que le Royaume-Uni s’en va ? »

« Comme toute entreprise, nous envisageons une série de scénarios de manière à être prêts à continuer à servir les clients et les petites entreprises qui comptent sur Amazon, même si ces scénarios sont très improbables », a déclaré au Times un porte-parole du groupe. Le patron du géant Amazon pour le Royaume-Uni a mis en garde contre le risque de « troubles civils » dans le pays en cas d’absence d’accord.

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