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Manifestation à Moscou contre la réforme des retraites

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Serait-ce la fin de l’état de grâce qui avait accompagné la Coupe du monde de football ? Après un mondial célébré par tous, la Russie traverse sa première tempête politique. La réforme de l’âge de départ en retraite, annoncée par le premier ministre Dmitri Medvedev, a provoqué l’ire du Parti communiste, pourtant d’habitude favorable au régime. Le gouvernement russe veut en effet retarder l’âge de départ à la retraite à 63 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes – contre 55 et 60 actuellement (et depuis 1932).

Plusieurs milliers de Moscovites ont défilé dimanche 28 juillet dans les rues de la capitale russe, alors que de grandes marches étaient organisées dans des dizaines d’autres villes, un peu partout en Russie. En outre, une pétition en ligne demandant l’annulation de la réforme, qui a recueilli 2,9 millions de signature. Plus are encore, la députée conservatrice Natalia Poklonskaïa, qui avait indiqué sur son compte Twitter son intention de ne pas voter la loi. « Il est inacceptable d’avoir des points de vue contradictoires dans nos rangs », avait réagi le secrétaire général Andreï Tourtchak,

« Ils atteindront tous la retraite dans leur cercueil », a lancé Guennadi Ziouganov, le leader du Parti communiste. « C’est un coup porté à tous les citoyens de notre pays ».

Cette opposition inhabituelle car la mesure était soutenue par le président Vladimir Poutine. S’il est très apprécié et écouté dans son pays popularité du a plongé de plus de 20 % en deux mois. Il ne bénéficie plus que de 64% d’opinions positives, contre 80% en mai, d’après une étude de l’institut VTsIOM, rendue publique le 29 juin. C’est le pire score enregistré par le président depuis douze ans. Et pour cause : en 2005, Poutine avait promis « tant que je suis président, une telle décision ne sera pas prise ». Il avait fait volte-face la semaine dernière, expliquant qu’il n’appréciait pas l’idée d’augmenter l’âge de départ, mais qu’il était nécessaire.

« Avant l’amortisseur, l’airbag, c’était le gouvernement. Le jeu “le tsar est bon, les boyards sont mauvais” est fini », s’est réjoui Leonid Volkov, adjoint du leader de l’opposition Alexei Navalny. Pour l’opposant, la contestation dépasse al seule réforme des retraites, et concerne davantage la politique du gouvernement à cause de la quelle le niveau de vie stagne depuis la crise de 2014.

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