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Moyen-Orient

La disparition de Jamal Khashoggi inquiète la communauté internationale

15.10.2018 par Christophe Nourissier
La disparition de Jamal Khashoggi inquiète la communauté internationale

Jamal Khashoggi, éditorialiste opposant saoudien en exil en Turquie, a disparu depuis deux semaines après s’être rendu à un rendez-vous au consulat de son pays pour obtenir un certificat de divorce. Alors que les preuves s’accumulent et accablent Riyad, la communauté internationale exige que la lumière soit faite sur un potentiel « assassinat politique ».

La nouvelle glaçante a provoqué une véritable onde de choc dans le jeu diplomatique : le journaliste et opposant politique saoudien, Jamal Khashoggi, aurait été froidement assassiné au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Il s’y était rendu le 2 octobre dernier à la mi-journée pour des démarches administratives ayant trait à son remariage avec une citoyenne turque, mais n’en serait jamais ressorti d’après les images de sécurité et ses proches. Ryad assure pourtant qu’il a quitté la représentation diplomatique et ne pas savoir où il se trouve actuellement.

Khashoggi avait a quitté son pays en septembre 2017, sur fond d’une vague d’arrestations de dissidents. Il s’était d’abord rendu aux Etats-Unis, avant de s’installer en Turquie. Depuis son exil, il s’est fendu d’une série d’articles dans le Washington Post, où il dénonçait la politique de son pays à l’égard du Qatar et du Yémen, ainsi que la répression de toute opposition par le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS). Depuis sa disparition, la thèse du guet-apens sur ordre de Riyad, semble de moins en moins contestable.

Une enquête menée par la police turque a révélé qu’un groupe composé de 15 Saoudiens – dont 11 ont été identifiés comme des officiers de l’armée saoudienne – étaient arrivés à Istanbul le matin (3h13) précédent l’entretien de Khashoggi. Ils ont immédiatement quitté le jet privé qui le transportait pour se rendure au consulat en voitures diplomatiques. Plus accablant encore, l’un des « touristes » a été identifié comme un expert en autopsie du ministère saoudien de l’Intérieur et un autre était en possession d’une scie à os.

Le groupe a quitté le bâtiment dans la journée. Tout semble donc indiquer, d’après le Washington Post, que « le corps de Khashoggi a probablement été découpé et mis dans des caisses avant d’être transféré par avion hors du pays ». Des accusations graves. Pour ne rien arranger, l’Arabie saoudite a retardé sa coopération dans l’enquête tant que faire se peut. Les autorités turques affirment en outre être en possession d’un enregistrement sonore – le journaliste avait activé la fonction d’enregistrement de sa montre avant d’entrer au consulat.

« Il y a une vidéo du moment où il est tué », a déclaré sur un plateau télévisé Kemal Öztürk, un chroniqueur pro-gouvernemental turc, citant à l’appui de ses dires une source sécuritaire. L’Arabie saoudite continue toutefois de nier ces accusations « scandaleuses ». Riyad a promis dimanche de riposter à d’éventuelles sanctions : « l’économie du royaume a un rôle vital et d’influence pour l’économie mondiale ». Des médias américains ont cependant rapporté lundi que l’Arabie saoudite envisageait de reconnaître que Jamal Khashoggi est mort lors d’un interrogatoire qui aurait mal tourné.

De fait, les nuages s’accumulent : Ce dimanche, la voix de Paris s’est jointe à celle de Berlin et Londres pour réclamer « des investigations crédibles » sur la disparition de Khashoggi. La Haute Représentante de l’Union européenne Federica Mogherini et le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres sont également monté au créneau. Cette dernière a appelé le « gouvernement saoudien [à fournir] des réponses complètes et détaillées » aux interrogations suscitées par cette affaire.

Même Washington, le plus proche allié de Riyad, a monté le ton. Après avoir dénoncé une « théorie ridicule », le Président américain a été contraint de revenir sur ses propos. « Je n’aime pas vraiment ce que j’entends » a réagi Donald Trump samedi sur la chaîne CBS. Il a promis que les États-Unis allaient « faire toute la lumière sur cette affaire » et infliger un « châtiment sévère » à l’Arabie saoudite si les suspicions de meurtre sont avérées. Depuis, Riyad a changé son fusil d’épaule, et a accepté de participer à l’enquête.

Washington a finalement dépêché en urgence le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, à Riyad. Ce dernier doit rencontrer le souverain Salman – père de MBS, encore en quelque sorte dépositaire de l’autorité symbolique. D’après Stéphane Lacroix, professeur et chercheur à Sciences-Po, ce choix n’est pas anodin : le roi Salman est représentant de la vieille Arabie, celle qui était dans la diplomatie, le consensus, et dans une manière très différente de faire de la politique étrangère ». Il s’agit en tout cas du premier revers majeur pour MBS, qui avait promis d’incarner le renouveau libéral saoudien.

Christophe Nourissier

Analyste politique, conseiller en stratégie et président de l’association la France et le Monde, Christophe Nourissier a été la plume de plusieurs personnalités en Europe et en Afrique francophone. Il est aujourd'hui commentateur politique. A ce titre, il contribue à plusieurs médias en ligne et écrit régulièrement sur l'actualité internationale. Il est Directeur de Publication de La Revue Internationale.

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