Depuis la promulgation de l’HIFPA (Acte de prévention du financement international du Hezbollah) en 2015, par la chambre des représentants, des sanctions américaines ont été prises contre des personnes, physiques ou morales, en raison de leurs liens présumés avec le Hezbollah.
D’années en années de nouveaux amendements sont venus durcir cet acte, en élargissant progressivement le cercle des personnes en lien avec le parti chiite. Dans un premier temps, il fallait être affilié ou traiter directement avec le Hezbollah pour être inquiété, mais c’est désormais la notion de soutien, beaucoup plus large, qui est retenue.
« Tous ceux qui soutiennent le Hezbollah sont passibles de sanctions » explique l’économiste Sami Nader. Cela va du simple journaliste qui serait identifié comme sponsor, à l’Etat même du Liban, où le Hezbollah est un parti politique reconnu.
Dans le cadre de la mise en œuvre des sanctions, la dissociation entre l’Etat libanais et le Hezbollah disparaît donc peu à peu, si bien que les sanctions commencent à se répercuter sur le Liban, et sur ses banques.
Le Hezbollah se défend en discréditant les Etats-Unis
Des sources proches du parti chiite affirment que les Etats-Unis s’en prennent au Hezbollah en désespoir de cause. L’administration Trump accuse le Hezbollah d’être financé par le trafic de drogue car elle n’a rien trouvé de mieux pour s’en prendre à l’Iran. Les Etats-Unis sont dans une impasse sur le dossier du nucléaire iranien, et ils cherchent, par tous les moyens, à discréditer celui qu’ils considèrent comme le bras armé de l’Iran au Moyen-Orient.
Pour lutter contre cette politique discriminatoire, le Hezbollah a accentué sa coopération avec divers mouvements politiques en fondant l’Unification du front de la résistance, et il a élargi son réseau de contacts au plan local et international.
Néanmoins, le parti chiite s’inquiète
Malgré tous ses efforts pour soigner son image, et rassembler le peuple derrière lui, le Hezbollah pourrait perdre la face. En effet, les pressions américaines qui pèsent sur le secteur bancaire risquent de se répercuter sur les citoyens, et si les citoyens doivent payer pour lui, il les perdra.
Ça, le Hezbollah en a pleinement conscience.