Alors que les relations entre la France et l’Italie continuent à lentement se détériorer, le vice-premier ministre italien Luigi Di Maio a publiquement, et en dépit des usages diplomatiques, apporté son soutien au mouvement populaire qui secoue la France.
Animosité latente
« “Gilets jaunes”, ne faiblissez pas ! ». C’est par cette pique que Luigi Di Maio, également chef politique du mouvement « 5 étoiles », a fait part de son soutien aux « gilets jaunes ». Il est même allé jusqu’à offrir l’aide logistique de son parti pour soutenir le mouvement français.
Ce comportement n’a cependant rien d’anodin, et il traduit l’animosité latente de l’Italie envers la France. En effet, l’Italie attendait beaucoup du nouveau président français, et sa déception n’en a été que plus grande.
Dès son élection, et en deux mois à peine, Emmanuel Macron a appuyé sur les trois gros points faibles de la relation franco-italienne : l’économie, où la France est accusée de faire son marché transalpin sans accepter la réciproque ; la crise migratoire, à cause de laquelle l’Italie s’est sentie abandonnée par ses voisins européens ; et la Libye, où Rome accuse Paris de vouloir imposer son influence, en favorisant Total au détriment du groupe italien ENI.
Amitié indéfectible
Même si côté italien les attaques se multiplient, côté français on évite de répondre directement, et on ne manque pas une occasion de mettre l’accent sur l’excellence des collaborations bilatérales entre les deux pays, dans tous les domaines.
Il est également important de noter que ces attaques sont perpétrées par des figures des mouvements populistes, telles Mateo Salvini et Luigi Di Maio, alors que d’autres, tels le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, ou le président de la République italienne, Sergio Mattarella, sont bien plus mesurés dans leurs propos.
En effet, la plupart savent qu’il ne sert à rien de jeter de l’huile sur le feu, puisque les deux pays sont, et continueront d’être amis. Et plus qu’amis, Rome et Paris sont surtout interdépendants, avec des échanges de marchandises représentant, en valeur, plus de 200 millions d’euros par jour.