Suite aux propos de Luigi Di Maio dans la soirée de dimanche 20 janvier, sur les « colonies africaines » et le franc CFA, l’ambassadrice d’Italie, Teresa Castaldo, a été convoquée au Quai d’Orsay.
Paris sort de sa léthargie
Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Conte, formé de l’union de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles, n’a eu de cesse de provoquer Paris. Il y a quelques semaines, le vice-premier ministre italien, Luigi Di Maio, également chef politique du Mouvement 5 étoiles, soutenait ouvertement le mouvement des « Gilets jaunes », et dimanche, c’est à nouveau lui qui s’est étendu sur les ravages que faisait la France en Afrique. Selon lui, la France « appauvrit l’Afrique » et accroît la crise migratoire.
Contre les attaques italiennes, la diplomatie française avait, jusqu’à lundi, opté pour une stratégie d’apaisement. Il ne fallait pas réagir, pour ne pas accroître la colère qui alimente les discours extrémistes. Toutefois, avec cette dernière provocation, Luigi Di Maio a eu raison de la retenue française. Teresa Castaldo a donc été convoquée, lundi en fin d’après-midi, pour prendre acte de la colère de la France contre ces propos « inacceptables et sans objet ».
« La France, 15ème puissance économique mondiale »
Même si la relation franco-italienne a souvent été traversée de moments de tension ces dernières années, la crise ne durait jamais très longtemps. Toutefois, aujourd’hui, l’opposition à la France est devenue le fer-de-lance des deux composantes (d’extrême droite et populiste) du gouvernement italien, et cet acharnement pourrait bien envenimer les relations entre les deux pays, et à long terme cette fois.
Car Paris a toutes les raisons de s’insurger contre les propos de Luigi Di Maio, qui n’y va pas avec le dos de la cuillère.
Le vice-premier ministre italien a réclamé, notamment, que l’Union européenne prenne des sanctions contre la France, responsable, selon lui, du départ des Africains vers l’Europe. Il a également prétendu que le franc CFA « finançait la dette publique française », et est même allé jusqu’à affirmer que « si la France n’avait pas les colonies africaines, parce que c’est ainsi qu’il faut les appeler, elle serait la 15e puissance économique mondiale ».