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Le PPE, conciliant avec le Fidesz de Viktor Orban

21.03.2019 par Christophe Nourissier
Le PPE, conciliant avec le Fidesz de Viktor Orban

Menacé d’une exclusion de l’alliance des droites européennes, Viktor Orban s’en sort avec une sanction a minima, en partie liée aux divisions de la droite à l’approche des européennes. Il s’agit néanmoins d’une remise en cause sérieuse des ambitions de celui qui espérait un basculement idéologique du parti vers ses positions eurosceptiques et anti-migration.

Le Fidesz (acronyme de Fiatal Demokraták Szövetsége – « Alliance des jeunes démocrates »), jouait sa peau hier. Le Parti populaire européen (PPE), qui rassemble les principaux partis de droite de l’UE, devait se prononcer sur une éventuelle exclusion du parti populiste en réponse à une procédure initiée le 4 mars dernier. La formation de Viktor Orban s’en sort finalement sans gros tracas : il est suspendu jusqu’à nouvel ordre par les douze autres partis membres, et évite à ce titre une exclusion définitive.

Le vent tournait pourtant pour Orban. D’abord il y a eu la charge du président de la Commission européenne et ancien Président du parti, Jean-Claude Juncker, qui martèle que « depuis des années » Fidesz « s’éloigne des valeurs démocrates-chrétiennes ». Puis Markus Söder, le ministre-président de la Bavière et premier soutien d’Orban au sein de la formation, l’avait pour la première fois critiqué ouvertement fin février, estimant que ses déclarations n’étaient « pas acceptables ».

De fait, le 18 février, le gouvernement hongrois avait lancé une campagne de diffamation visant le milliardaire George Soros mais aussi Jean-Claude Juncker. Cette affaire avait mis le feu aux poudres, et les tensions entre le leader hongrois et ses alliés européens avaient atteint un nouveau seuil. Certains ont ainsi demandé son exclusion, la CDU – Union chrétienne-démocrate d’Angela Merkel – en tête.

 

Une sanction symbolique

Après deux heures de débats houleux et la menace d’une démission du président du PPE, le français Joseph Daul, la motion a finalement été adoptée à la quasi-unanimité par 190 voix pour, 3 contre et 1 nul. Orban bénéficiât jusqu’alors d’un traitement de faveur de la droite européenne, qui fermait les yeux sur ses dérapages à répétition et les violations de l’Etat de droit en Hongrie. L’ampleur toute relative de la sanction laisse entendre que cette époque n’est pas totalement révolue.

Le Fidetz ne pourra désormais plus participer aux réunions du parti, y sera privé de ses droits de vote et ne pourra pas présenter de candidats à des postes en interne. Rien n’est toutefois dit sur les conséquences de ce vote au Parlement européen. Si ses quelques 11 membres (sur 264) ne manquerait pas tant au parti, son exclusion définitive marquerait une fracture encore plus profonde entre l’est et l’ouest de l’Europe – une hantise pour la droite européenne.

Un comité de Sages, présidé par Herman Van Rompuy, ancien président du Conseil européen, Hans-Gert Pottering, ancien président du Parlement européen et de Wolfgang Schüssel, ancien chancelier autrichien, devra se rendre en Hongrie pour s’assurer du respect par la formation hongroise des exigences du PPE (l’arrêt de la campagne anti-Bruxelles et le maintien à Budapest de l’Université d’Europe centrale (CEU) de George Soros, principalement). Au terme de cet audit, une décision finale sera prise en ce qui concerne la place du Fidesz au sein du PPE.

 

Le spectre des européennes

Le pari de conserver la formation au sein du PPE pour mieux la contrôler a été un échec retentissant, et la solution adoptée est loin de régler le problème. Beaucoup, même en son sein, estiment ainsi que le parti a trop attendu, et qu’il aurait dû réagir il y a un an, lorsqu’Orban a voulu fermer l’université de George Soros. A trois mois des élections européennes, le PPE se trouve bien embarrassé par cette affaire, d’autant que les pronostics le donnent déjà en perte de vitesse au profit des mouvement populistes plus radicaux.

En face, Orban a joué la tension à plein – il a même menacé de quitter lui-même le PPE si une suspension était prononcée. Beaucoup au PPE craignaient qu’une exclusion définitive pousserait le Fidesz à s’allier avec la Ligue en Italie, le PiS polonais et d’autres partis populistes européens. Une telle formation pourrait au à la fois bénéficier d’un effet boule de neige et parviennent à former une minorité de blocage au Parlement – d’où une sanction assez tiède.

Si faible soit-elle, elle douche néanmoins les espoirs d’Orban, qui ambitionnait de forcer le parti, affaibli par le vent populiste et le dégagisme ambiant, à un basculement idéologique du parti vers ses positions eurosceptiques et anti-migration – au moins pour aujourd’hui. En définitive, Orban a lui-même voté en faveur de la suspension après avoir obtenu qu’il soit écrit que le Fidesz l’acceptait, en accord avec la présidence du parti. Une manœuvre pour sauver la face auprès de son opinion publique.

 

« Ce n’est pas possible de nous expulser, ou de nous suspendre, nous avons gagné quatre élections, c’est pourquoi nous avons décidé de nous suspendre unilatéralement » a-t-il péroré au sortir de la réunion. Une bravade qui a fait voir rouge à Guy Verhofstadt, président des libéraux.« L’accord entre le PPE et le Fidesz est une ruse politique qui fait honte à l’Europe et est conclu pour que Orban puisse rester », a asséné le Belge. Pour ce dernier, « le PPE a perdu l’autorité morale pour diriger l’Europe ». La campagne des européennes est bel et bien lancée.

Christophe Nourissier

Analyste politique, conseiller en stratégie et président de l’association la France et le Monde, Christophe Nourissier a été la plume de plusieurs personnalités en Europe et en Afrique francophone. Il est aujourd'hui commentateur politique. A ce titre, il contribue à plusieurs médias en ligne et écrit régulièrement sur l'actualité internationale. Il est Directeur de Publication de La Revue Internationale.

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