Moscou refuse de s’expliquer sur l’arrivée d’une centaine de « spécialistes russes » en début de semaine, ce qui exaspère Washington au plus haut point.
Aucune intention de se cacher
Lundi 25 mars, en plein jour, deux avions militaires russes, un Antonov-124 et un Iliouchine-62 ont atterri à l’aéroport de Caracas. Ils avaient à leur bord 35 tonnes de matériel, et 99 soldats russes, parmi lesquels le général Vassili Tonkochkourov, chef adjoint des forces terrestres de Russie.
Le Kremlin comme le ministère russe de la Défense sont pour l’heure restés muets à ce sujet. Seule la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a fait un très bref commentaire à ce sujet. « Le séjour des spécialistes russes sur le territoire vénézuélien est régi par l’accord de coopération technique militaire entre les gouvernements de la Russie et du Venezuela, signé en mai 2001 et ratifié par les deux Etats », a-t-elle déclaré.
La réaction américaine ne s’est pas faite attendre. Dès mercredi 27 mars, Donald Trump, qui recevait justement à la Maison Blanche Fabiana Rosales, l’épouse de Juan Guaido, a tempêté : « la Russie doit partir ! ». « Toutes les options sont envisageables ! » a-t-il ajouté, signifiant bien que les Etat-Unis ne resteront pas sans réagir.
Intérêts pétroliers
La Russie a investi des milliards de dollars dans l’industrie pétrolière du Venzuela, et elle lui vend en masse du matériel militaire, elle n’a donc rien à gagner à l’effondrement du régime Maduro.
« Aucune loi américaine n’affectera le développement de nos relations avec le Venezuela », a déclaré Konstantin Kosatchev, président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la fédération (chambre haute du Parlement russe).
Pour appuyer leurs dires, les Russes ont donc recours à ce genre de démonstration de force, et ce n’est pas une première. En décembre 2018, deux bombardiers TU-160 ainsi que deux appareils AN-124 et Il-62 s’étaient posés sur une base extérieure à la capitale.