Samedi 11 mai, les rebelles houthistes ont commencé à retirer leurs forces des deux principaux ports du Yémen, Hodeïda et Salif, ainsi que du terminal pétrolier de Rass Issa, sous la surveillance d’observateurs des Nations unies. Ce retrait, censé prendre quatre jours, devrait mettre un terme au blocage qui dure depuis les négociations organisées par l’ONU, à Stockholm, en décembre 2018.
Supervision onusienne
Suite à l’échec de Stockholm, les houthistes ont finalement accepté unilatéralement de se retirer des installations portuaires d’Hodeïda, mais pas de la ville. Ils conservent ainsi la possibilité de reprendre le port à tout moment.
Mais il s’agit tout de même d’une avancée importante pour les Nations unies, qui espèrent pouvoir assister la Compagnie des ports de la mer Rouge à gérer les installations, et à mieux contrôler les cargaisons. En effet, la coalition, dirigée par l’Arabie saoudite, craint que les houthistes ne fassent passer des armes par ces ports, malgré le blocus qu’elle tente de leur imposer.
« Hodeïda est la ligne de vie du Yémen du Nord, 20 millions de personnes dépendent de la nourriture, des médicaments et de l’essence qui arrivent par ce port. Nous espérons que ce retrait nous permettra d’aider les partenaires humanitaires à porter assistance à ceux qui en ont besoin pour survivre », explique Lise Grande, coordinatrice des affaires humanitaires de l’ONU au Yémen.
Supercherie
Du côté de la coalition, ce retrait n’est rien d’autre qu’une supercherie. « Ce qui s’est passé aujourd’hui, c’est une mise en scène, un groupe de miliciens a quitté la ville et ils ont été remplacés par d’autres, vêtus d’habits appartenant aux garde-côtes », affirme le ministre de l’information, Muammar al-Iryani, depuis Riyad (le gouvernement yéménite est, pour une large part, en exil à Riyad).
Mais le gouvernement de Sanaa a lui aussi récemment fait un pas en avant, en relançant le paiement des fonctionnaires travaillant sous la coupe des houthistes à Hodeïda.