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Union Européenne

Angela Merkel à la Commission ?

14.06.2019 par Christophe Nourissier
Angela Merkel à la Commission ?

Qui prendra la tête de la nouvelle Commission européenne ? Alors que Jean-Claude Junker s’apprête à laisser sa place à un nouveau président de l’exécutif européen dans les prochaines semaines, les tractations pour lui trouver un successeur battent leur plein. En cause, la récente sortie d’Emmanuel Macron, qui a estimé qu’il ne se sentait « pas engagé par le système des Spitzenkandidaten » (« tête de liste » en allemand), adopté en 2014. Depuis cette date, c’est en principe le chef de fil du parti qui a remporté le plus de suffrages aux européennes qui doit être retenu.

Dénonçant une « cuisine des partis européens » au détriment des électeurs européens, le Président français s’est opposé à la désignation de l’eurodéputé allemand Manfred Weber, le candidat et Président du Parti populaire européen (PPE). Pour M. Macron, « l’Europe a besoin d’incarnation, de visages, de personnalités fortes, de gens qui ont une crédibilité personnelle et les compétences pour remplir les postes qui sont les leurs ». Un tacle au bavarois, qui, selon lui, ne possède pas ses qualités.

Avec un Parlement européen fracturé comme jamais, l’enjeu est de taille : Weber aura besoin du soutien des centristes (ALDE) pour être élu à son poste – qui requiert une majorité absolue (376 voix). Mais le Président français, personnalité forte du centre européen, lui préfère l’ancienne commissaire européenne à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, candidate des libéraux européens, le négociateur en chef du Brexit pour l’UE, Michel Barnier, ou encore le travailliste néerlandais Frans Timmermans, commissaire sortant. Bref, tout sauf Weber.

« Mutti » à la Commission ?

En refusant le candidat Allemand, Emmanuel Macron indispose une nouvelle fois la Chancelière allemande – avec qui les rapports se sont tendus au cours des dernières semaines. Cette dernière soutenait en effet ce candidat, malgré les difficultés qu’il a posé au sein de sa majorité nationale. Mais de fait, Angela Merkel en position de faiblesse. Outre le score historiquement bas de son parti, sa dauphine, Annegret Kramp-Karrenbauer s’est mise dans l’embarras avec une infructueuse confrontation avec des youtubeurs allemands et sa popularité est aujourd’hui en berne.

A cela il faut ajouter le risque réel de voir exploser la coalition au pouvoir en Allemagne. Le SPD, partenaire des chrétiens démocrates (CDU) de Merkel, réfléchit en effet à sortir de l’alliance après des revers électoraux à répétition et une déconsidération générale de ses idées. Aussi, Emmanuel Macron a de sérieux arguments pour imposer sa vision à Bruxelles. Ce dernier n’est toutefois pas non plus en position de force, étant arrivé second derrière le Rassemblement national, en France. Un demi échec qui l’aura sans doute poussé à mettre de l’eau dans son vin.

Aussi, a-t-il décidé de changer son fusil d’épaule, et en début de semaine il a proposé, à la surprise générale, nulle autre qu’Angela Merkel pour reprendre la tête de l’exécutif européen. « Je ne veux pas m’engager pour Angela Merkel pour qui j’ai beaucoup d’amitié. Le voudrait-elle, je la soutiendrais », a annoncé le président français. Cet appel est une façon assez habile de sortir du bras de fer engagé entre les deux dirigeants, tout en évinçant Weber, avec qui il ne partage pas la même vision pour l’Union européenne.

Mme Merkel, surnommée « Mutti » (maman) par les allemands, avait assuré ne pas vouloir « briguer d’autres postes politiques » après les diverses déconvenues de son parti, largement affaibli au cours des dernières années. Mais cette offre constitue une belle porte de sortie pour la dirigeante, qui finissait sur un raté après pas moins de 13 ans à la tête de son pays – et lui permet d’échapper à l’humiliation de législatives anticipées sonnant le glas de sa majorité. Elle a donc un réel intérêt à accepter la proposition – même si cela la placerait en quelque sorte dans une position de suiveuse, alors même qu’elle tente de récupérer le leadership européen.

La Commission, point de chute de l’ancien monde ?

Le Président de la Commission, après le vote des eurodéputés, doit en principe être validé par le Conseil de l’Europe (qui réunit les états membres). Mme Merkel, du fait de sa longue expérience en tant que dirigeante de la première puissance européenne – qui en a fait une véritable figure de proue de l’UE – est de fait en position de force pour obtenir le soutien de la majorité des autres dirigeants européens. Et ce d’autant si Emmanuel Macron s’en mêle.

Il est en revanche à prévoir qu’elle reçoive un accueil plutôt froid des pays qui ont dû souffrir de l’intransigeance de la ligne budgétaire qu’elle insufflée – la Grèce en tête. Mme Merkel est en effet devenue l’incarnation de l’austérité budgétaire qui a pénalisé nombre d’états membres à l’économie plus fragile – et qui auraient beaucoup bénéficié d’une politique communautaire de relance. Pour cette raison, certains l’estiment d’ailleurs comme al première responsable de la monté du populisme en Europe.

Plus largement, cette nomination (après Junker, ancien Premier ministre du Luxembourg et José Manuel Barroso, ancien Premier ministre de Portugal) consacrerait la Présidence de la Commission, comme le point de chute de dirigeants exécutifs en fin de cycle – sorte de dernier baroud de l’ancien monde. Une vision que tous ne partageront pas – et qui se situe aux antipodes des appels de renouveau d’Emmanuel Macron. Mais là encore, la politique est un jeu où nécessité fait loi.

Christophe Nourissier

Analyste politique, conseiller en stratégie et président de l’association la France et le Monde, Christophe Nourissier a été la plume de plusieurs personnalités en Europe et en Afrique francophone. Il est aujourd'hui commentateur politique. A ce titre, il contribue à plusieurs médias en ligne et écrit régulièrement sur l'actualité internationale. Il est Directeur de Publication de La Revue Internationale.

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