Dimanche 1er septembre, le Hezbollah a tiré trois missiles antichars sur un baraquement et un véhicule militaires près du village israélien d’Avivim. L’armée israélienne a aussitôt répliqué, par une centaine d’obus tirés sur des zones inhabitées du sud du Liban.
Médiation internationale
Israël et le Hezbollah évaluent mutuellement leurs moyens de dissuasions, mais les choses ne vont pas au-delà, chacun sachant à quel point un nouveau conflit serait dévastateur. Israël, qui dispose d’une puissance de feu écrasante et de l’arme atomique pourrait ramener le Liban à « l’âge de pierre », et c’est justement ce dont l’Etat hébreu a menacé Beyrouth. Mais le Hezbollah n’est pas en reste, avec ses rangs gonflés de combattants surmotivés ayant acquis une expérience du combat en Syrie.
Le premier ministre libanais, Saad Hariri, a demandé dimanche la médiation de Paris, allié traditionnel du Liban, et de Washington, pour prévenir une escalade entre le Hezbollah, sur lequel il n’a aucun contrôle, et Israël.
Emmanuel Macron s’est donc entretenu avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et avec le président iranien, Hassan Rohani, la République islamique étant le principal soutien du Hezbollah, tandis que coté américain, un responsable du département d’Etat a simplement annoncé que Washington était « préoccupé par l’escalade des tensions ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a, quant à lui, exhorté les deux parties « à cesser leurs activités qui violent la résolution 1701 de l’ONU et mettent en danger la cessation des hostilités ».
Guerre de l’ombre
Mais pour Israël, ces échanges de tirs vont au-delà du simple jeu de dissuasion avec le Hezbollah. L’Etat hébreu mène en effet une guerre de l’ombre depuis des années pour limiter l’accroissement des capacités offensives de l’Iran à proximité de son territoire.
Monsieur Nétanyahou avait ainsi revendiqué les frappes du 24 août en Syrie, et avait aussi laissé entendre qu’Israël pouvait être responsable des frappes ayant touché des milices chiites en Irak.