Suite aux attaques perpétrées contre les installations pétrolières de la Saudi Aramco le 14 septembre, Donald Trump s’est montré étonnement prudent envers l’Iran, refusant d’attribuer de façon catégorique la responsabilité de ses raids à Téhéran.
« Nous voulons déterminer avec certitude qui l’a fait », a déclaré le résident américain. « Je ne veux de guerre avec personne, mais nous sommes préparés plus que quiconque. Est-ce que nous allons emprunter cette voie ? Nous verrons ».
Question de crédibilité
Les Etats-Unis étant le premier producteur mondial de pétrole, l’attaque en Arabie saoudite aura des conséquences dérisoires sur leur économi, toutefois, pour Donald Trump, il s’agit avant tout d’une question de crédibilité.
En effet, en juin dernier Donald Trump avait assuré avoir stoppé à la dernière minute la réponse militaire à la destruction d’un drone américain ayant survolé, selon Téhéran, le sol iranien. Or, le président américain ne pourrait pas jouer cette carte une seconde fois si la culpabilité de l’Iran était avérée. Sans compter qu’une telle attitude de la part de l’Iran décrédibiliserait totalement Donald Trump, qui ne cesse d’affirmer que le comportement de la République islamique a changé depuis son arrivée à la Maison-Blanche.
Le président américain assurait d’ailleurs lundi encore que « les Iraniens causaient beaucoup de problèmes dans la région » auparavant, alors que les capacités de nuisance de Téhéran ne sont pourtant plus à démontrer.
Responsabilité du « Royaume »
Pour s’extirper de cette mauvaise passe, Donald Trump s’est déchargé de la responsabilité d’une éventuelle riposte, en rappelant à l’Arabie saoudite qu’elle serait en première ligne en cas de conflit. « Nous attendons que le Royaume nous indique qui, à leur avis, pourrait être la cause de cette attaque et dans quelles conditions nous pourrions procéder ! », a twitté le président américain.
Car Riyad est prévenu, les Etats-Unis de Donald Trump ne mèneront pas cette guerre à sa place. En 1987 déjà, le milliardaire américain regrettait que les Etats-Unis défendent « le golfe Persique, une zone d’importance marginale aux Etats-Unis pour son approvisionnement en pétrole », et en 2014, il affirmait que « l’Arabie saoudite devrait mener ses propres guerres, ce qu’elle ne fera pas, ou nous verser une fortune pour les protéger et protéger leurs richesses. »