La présidente par intérim Jeanine Añez a promulgué une loi convoquant la tenue de nouvelles élections présidentielles et législatives.
Après plusieurs semaines de violentes manifestations et d’une toute aussi violente répression plongeant le pays au bord du chaos et faisant 32 morts, la Bolivie va-t-elle retrouver un certain apaisement ? C’est en tout cas ce que tente de faire la présidente par intérim Jeanine Añez qui a promulgué une loi dimanche 24 novembre convoquant la tenue prochaine de nouvelles élections présidentielles et législatives.
Le texte qui a été approuvé par les sénateurs et les députés boliviens annule dans le même temps la précédente présidentielle du 20 octobre qui avait reconduit à la tête du pays Evo Morales, sous les vives contestations de l’opposition politique qui criait alors à la fraude.
Des élections pour pacifier le pays
Quelle sera la suite pour la Bolivie ? La situation va-t-elle se calmer ? C’est en tout cas le but des prochaines élections qui devraient faire souffler le vent de changement attendu par la population. Et du changement il y en aura nécessairement car la loi promulguée interdit à toute personne ayant exercé deux mandats politiques consécutivement de se présenter à une nouvelle élection. Ce qui élimine de facto Evo Morales de l’équation, ayant déjà effectué trois mandats présidentiels.
Et signe des temps qui changent déjà, le propre parti politique d’Evo Morales, le MAS (Mouvement vers le socialisme) a voté en faveur de la loi proposée par Jeanine Añez, signe que l’ex-leader est vivement contesté dans son propre camp.
Mais la partie est loin d’être terminée car Jeanine Añez entend à présent porter le coup de grâce à Morales. La présidente par intérim a fait ouvrir une enquête contre Evo Morales pour « sédition » et « terrorisme » tandis que l’ex-président exilé dénonce pour sa part un « coup d’Etat ».