A peine débarqué de Chine, où la Grèce était à l’honneur de l’Expo 2019 (avec la France et la Jamaïque), le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis rend la pareille au président chinois, Xi Jinping, en l’accueillant lundi 11 novembre à Athènes. A la clé ? Des investissements, dans tous les domaines.
Faire du Pirée le plus gros port de Méditerranée
En 2008, le géant du transport maritime Cosco a obtenu la gestion du port commercial du Pirée pour trente-cinq ans, et depuis, le nombre de conteneurs y transitant est passé d’un à 5 millions par an, de nouvelles infrastructures ont été aménagées, et les anciennes ont été modernisées. Les Chinois ont également racheté la partie touristique du port en 2016, où ils comptent investir près d’un milliard d’euros dans la construction d’hôtels, de centres commerciaux et d’un nouvel embarcadère pour les paquebots de croisière.
« Nombre de pays européens fustigent la Grèce pour avoir accepté des Chinois sur le port du Pirée, mais il faut replacer les événements dans leur contexte, explique Georges Tzogoupoulos, directeur des programmes UE-Chine au Centre international de formation européenne (CIFE). La Grèce a été contrainte par ses créanciers publics, le Fonds monétaire international et l’Union européenne, de privatiser, pendant la crise, dès 2010. Pour lui octroyer des prêts, ils exigeaient que la Grèce cède ses biens publics. Quand le port du Pirée a été mis en vente, le seul à répondre à l’appel d’offres était Cosco ».
Fenêtre sur l’Europe
En effet, depuis 2013, la loi grecque permet à tout individu non européen d’obtenir un permis de séjour contre l’achat d’un bien immobilier d’une valeur supérieure à 250.000 euros. « Avec le visa grec, nous avons accès à 26 autres pays européens, membres de l’espace Schengen », se réjouit Stéfan Zhang, de l’agence immobilière V2. En cinq ans, entre 7000 et 10.000 visas ont déjà été accordés aux Chinois.
