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Lutte contre le travail des enfants : seuls 12 pays, dont la Côte d’Ivoire, réalisent une « avancée significative »

Selon le département américain du Travail, des progrès significatifs restent à faire afin de venir à bout de ce fléau mondial.

Où en est la lutte contre le travail des enfants ? C’est afin de répondre à cette épineuse question que le département américain du Travail vient de publier son rapport annuel « Findings on the Worst Forms of Child Labour », établi à partir des données 2018.

Au total, 134 pays sont classés dans l’une des cinq catégories fixées par le rapport selon les résultats obtenus dans la protection des mineurs : « avancée significative », « avancée modérée », « avancée minimale », « aucune avancée » et « non évalué ».

Douze critères entrent en compte dans l’évaluation de l’administration américaine. Il s’agit en effet de savoir si les pays ont fixé un âge minimum pour le travail ou encore s’ils interdisent le travail forcé, le trafic, l’exploitation sexuelle et l’utilisation des enfants pour des activités illicites. La désignation d’une autorité compétente ou de mécanismes institutionnels chargés de l’application des lois et règlements fait également partie des données prises en compte par le rapport.

Cette année, seuls 12 pays ont réalisé une « avancée significative » dans la lutte contre le travail des enfants. Parmi eux, la Côte d’Ivoire, qui se voit attribuer la plus haute évaluation pour la sixième année consécutive.

Multiplication des initiatives de lutte contre le travail des enfants

Le rapport se félicite en effet de la ratification de nombreuses conventions internationales par le pays ouest-africain, en particulier les conventions de l’OIT (Organisation internationale du travail) sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et sur l’interdiction des pires formes de travail des enfants. La Côte d’Ivoire a également ratifié la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant (CDE) et le protocole additionnel à la convention des Nations unies contre la criminalité transfrontalière organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.

Le rapport souligne également les efforts réalisés par la Côte d’Ivoire en matière d’éducation. Dans le pays, l’école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. Le travail, la traite, l’exploitation sexuelle, l’utilisation des enfants pour des activités illicites et le recrutement forcé des enfants dans l’armée sont par ailleurs interdits.

Concernant l’application de la loi pénale, le département du Travail souligne que les services ivoiriens chargés de son application ont été renforcés. D’importantes enquêtes de police ont été réalisées, ce qui a permis la condamnation de 79 trafiquants à des peines d’emprisonnement ferme.

Mais si le pays d’Alassane Ouattara occupe une bonne place dans le classement américain, c’est qu’il a multiplié les initiatives pour venir à bout d’un phénomène qui constitue une menace directe pour de nombreux mineurs. Ainsi, une ambitieuse campagne de sensibilisation sur les effets négatifs du travail des enfants a été déployée par le CNS (Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants). Des affiches et des vidéos disponibles dans plusieurs langues nationales invitent les Ivoiriens à dire non au travail des enfants dans les plantations, dans les mines, dans les débits de boissons ou encore dans les transports.

L’avenir de l’humanité menacé

La Première dame ivoirienne, Dominique Nouvian Ouattara, a pour sa part fait de la lutte contre le travail des plus jeunes son principal combat. La fondation Children of Africa, qu’elle a créée en 1998 et qu’elle préside, a notamment financé la construction, en 2018, d’un centre de santé pour enfants en détresse à Soubré, une zone cacaoyère dans le sud-ouest du pays. La structure assure une protection et une prise en charge adéquate des enfants victimes de la traite et de l’exploitation qui sont retirés des mains des trafiquants.

Également présidente du CNS, Mme Nouvian Ouattara participe à de nombreuses initiatives régionales et rencontre régulièrement les leaders du monde entier afin de mettre en place des actions contre un fléau qui continue de sévir malgré les progrès réalisés par certains pays.

Selon le département américain du Travail, 218 millions d’enfants sont encore occupés économiquement dans le monde. Parmi eux, 152 millions sont astreints au travail et près de la moitié, soit 73 millions, accomplissent des travaux dangereux. Dans ce contexte, la lutte contre le travail des enfants, qui menace l’avenir de l’humanité, ne fait que commencer.

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