Avec le Brexit en ligne de mire, le Royaume-Uni pourrait bien se retrouver amputé de l’Ecosse.
Depuis l’écrasante victoire des conservateurs aux dernières législatives anticipées du 12 décembre, la route du Brexit semble totalement dégagée. Mais le Royaume-Uni pourrait bien y perdre l’Ecosse en chemin, car la question de l’indépendance revient à présent sur la table.
La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon envisage en effet de lancer un nouveau référendum sur la question. Un précédent scrutin avait déjà été organisé en 2014 mais à l’époque les choses étaient différentes, comme l’explique Carol Monaghan, députée du parti nationaliste SNP : « L’une des choses qui étaient dites aux gens à l’époque, c’est que rester dans le Royaume-Uni allait protéger notre place dans l’Union européenne. C’est plutôt ironique quand on voit que deux ans plus tard, on en est sortis contre notre volonté ».
L’Ecosse a voté contre le Brexit
L’opinion publique écossaise est en effet majoritairement contre la sortie de l’UE du Royaume-Uni, le non l’ayant largement remporté à 60% en 2016. Alors trois années plus tard, le sentiment est assez clair : rester dans l’UE quitte à devenir indépendant. Le témoignage d’un Ecossais est d’ailleurs parlant : « Boris Johnson méprise les Écossais. Économiquement, un rapport dit que le Brexit ferait perdre 100.000 emplois à l’Écosse. La seule chose qu’on ait à faire, c’est de partir. »
S’appuyant sur ce ressenti général populaire, la Première ministre Nicola Sturgeon envisage sérieusement d’organiser un nouveau référendum sur la question de l’indépendance.
Reste que le sujet est des plus épineux car dès lors que l’on pose la question aux Ecossais ne vivant pas dans les grandes villes telles Edimbourg ou Glasgow, l’indépendance fait peur plus qu’elle n’attire. Pour certains, Londres soutient tellement l’économie écossaise, son système de santé et son système éducatif notamment qu’il serait bien mal venu de faire sécession.