Le constructeur français Naval Group fait face à de vives critiques en Australie en raison de son incapacité à tenir les délais fixés. Une information révélée par le Bureau national d’audit à Canberra, qui prévoit un décalage de neuf mois de la phase de design. Naval Group assure, lui, que la construction sera achevée en temps voulu.
« Equipement de défense le plus important »
Le rapport du Bureau national d’audit australien, publié le 14 janvier, dénonce un allongement de neuf mois de la phase de design de « l’équipement de défense le plus important de l’histoire de l’Australie », qui représente « 47 % des coûts à ce jour ».
Le constructeur français a fait savoir qu’il réduirait les retards et risques de surcoût en amont, lors de la phase de construction. « Nous reconnaissons des délais sur le programme australien, destinés, avec l’accord du gouvernement du Commonwealth, à mieux le maîtriser dans la phase suivante, cruciale, de fabrication. Nous ne voulons pas être instrumentalisés dans un contexte de consolidation du secteur naval de défense en Europe », a admis la direction du programme australien chez Naval Group.
« Trou capacitaire pour la marine »
En septembre 2019 déjà, « la défense exprimait sa profonde préoccupation sur un certain nombre d’aspects du partenariat, qui, selon elle, constituaient un risque pour le programme », rappelle l’auditeur général Grant Hehir, selon qui « un délai de plus de trois ans créerait un trou capacitaire pour la marine ».
L’auditeur général reste toutefois confiant vis-à-vis de l’accord. Ce « partenariat stratégique » représente « plus de risques que ne l’aurait été un simple achat de bateaux sur étagère », mais il est tout à fait « adapté aux objectifs du gouvernement ».
« L’étude fonctionnelle ne bouge pas, et nous nous engageons toujours à débuter la construction en 2023, pour une première livraison en 2032 », a assuré Naval Group.