Vendredi 31 janvier, Donald Trump est revenu sur la décision de Barack Obama de se conformer partiellement au traité d’interdiction des mines antipersonnel d’Ottawa de 1997.
« Cette nouvelle politique autorisera le commandement militaire à utiliser, dans des circonstances exceptionnelles, des mines antipersonnel avancées et non permanentes spécifiquement conçues pour réduire les blessures infligées aux civils et aux forces partenaires », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.
Choix des militaires
« Le ministère de la défense a déterminé que les restrictions imposées aux forces américaines par l’administration Obama pouvaient gravement les désavantager pendant un conflit, poursuit le communiqué. Le président refuse ce risque pour nos troupes. »
Pour compenser cette « injustice », l’armée américaine a donc opté pour de nouvelles mines « avancées » capables de s’autodétruire ou d’être détruites à distance. Un gros avantage sur les mines classiques, puisque celles-ci font souvent plus de victimes (civiles) des années après le conflit.
Le secrétaire d’Etat à la défense, Mark Esper, s’est félicité vendredi de cette décision, qui subordonne l’emploi des mines à la discrétion des militaires. « Les mines antipersonnel sont un outil important que nos forces doivent avoir à leur disposition pour assurer le succès de leur mission », a fait savoir le chef du Pentagone.
« Idée absurde »
La mesure a immédiatement suscité l’indignation des organisations de protection des droits de l’Homme et des lobbies anti-armes.
« L’annonce de Trump sur les mines antipersonnel est une condamnation à mort pour les civils », a déclaré Anne Hery, Prix Nobel de la Paix et directrice du plaidoyer de l’association Handicap international. « L’idée que les mines terrestres dites “intelligentes” seront plus sûres que les anciennes est absurde », a-t-elle ajouté. « Qui expliquera à la mère d’une fille victime que vingt jours n’étaient pas suffisants avant de jouer au football dans une ferme vide ? La seule mine sûre est celle que l’on ne produit pas ! »
« Le monde entier a rejeté les mines antipersonnel parce qu’elles ne font pas de discrimination et qu’elles blessent de façon disproportionnée les civils, qui représentent la grande majorité de leurs victimes », a rappelé Jeff Abramson, l’un des responsables du principal lobby anti-arme américain, Arms Control Association.