Jeudi 30 janvier, Washington a appelé les Etats européens à aider la France au Sahel, pour compenser le retrait prochain des troupes américaines d’Afrique, repositionnées vers le Pacifique face aux menaces que présentent la Russie et la Chine.
« Les Européens doivent en faire plus au Sahel »
« Les Européens doivent relever le défi et en faire plus au Sahel pour aider la France », a déclaré devant le Congrès le chef du commandement militaire américain en Afrique (Africom), le général Stephen Townsend.
Lors de son entretien devant la commission des forces armées du Sénat, le général américain a mis l’accent sur les violences terroristes ne cessant de s’aggraver au Sahel, et a prévenu que tout retrait des forces américaines devrait être compensé par un renfort européen. « Au moment où les violences progressent, si nous retirions notre soutien à la France de façon précipitée, ce ne serait pas aller dans la bonne direction », a déclaré monsieur Townsend.
Le chef du commandement militaire a également tenté de mettre la pression sur les Européens, en rappelant que le ravitaillement en vol et le transport logistique dont avaient besoin les Français étaient largement à la portée d’autres pays européens, qui pourraient remplacer les Etats-Unis au Sahel. « Ce sont des capacités qu’ont beaucoup de pays européens et qu’ils pourraient fournir », a assuré Stephen Townsend, admettant tout de même que « les capacités de renseignement et de surveillance américaines » étaient « difficilement remplaçables ».
Flou américain
Lors de sa rencontre avec la ministre française des armées Florence Parly, le secrétaire d’Etat à la Défense, Mark Esper, a soigneusement évité de prendre tout engagement envers Paris, se contentant d’assurer que les discussions se poursuivaient. « Nous ne nous retirerons pas totalement d’Afrique », mais nous devons « établir des priorités, allouer et positionner nos forces conformément à la mission et à nos autres obligations dans le monde », a précisé monsieur Esper.
