Une étude inédite réalisée par l’Ifri ( Institut français des relations internationales ) pour l’état-major des armées, et publiée jeudi 27 février, a mis en lumière la vulnérabilité des bases ultramarines françaises, et la nécessité de renforcer les forces de présence et de souveraineté en outre-mer.
Deuxième réseau mondial de bases
Avec 10 000 militaires déployées à la surface du globe, de la Guyane à la Polynésie, en passant par les Emirats arabes unis (EAU) et Mayotte, la France dispose du deuxième réseau mondial de bases, derrière les Etats-Unis, qui possèdent 600 sites accueillant 190 000 soldats, et devant le Royaume-Uni, qui dispose de 6 sites abritant 6 500 personnes.
Paris dispose en effet de « dix points d’appui », presque tous fruits de la colonisation, se trouvant soit sur les possessions françaises en outremer (Guyane, Polynésie,Martinique, Réunion, Nouvelle-Calédonie, Mayotte), soit sur d’anciennes colonies (Sénégal, Gabon, Djibouti), et d’une base sur un pays allié, aux Emirats arabes unis ( Port Zayed).
Deux risques majeurs
Malgré ces moyens impressionnants, l’Ifri estime qu’en l’absence de déploiements supplémentaires, les intérêts français seront menacés à l’horizon 2035. En cause, deux menaces majeures, la prédation des ressources (pêche, minerais, hydrocarbures), et le risque d’entrave.
L’étude pointe d’ailleurs directement la Chine : « La stratégie militaire publiée par Pékin en 2015 a fait tomber le masque, avec l’adoption ouvertement assumée d’une bascule d’effort d’une logique de “défense au large des côtes” vers une stratégie de “protection de haute mer” ».
Mais la France anticipe depuis longtemps que les milices chinoises qui pratiquent aujourd’hui la pêche illégale en mer de Chine du sud seront bientôt importées dans les eaux françaises. « Tout ce qui n’est pas surveillé est pillé », assure le chef d’état-major de la marine.