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Afrique

Tremblement de terre politique au Maroc

13.02.2020 par La Rédaction
Tremblement de terre politique au Maroc

Le calme avant la tempête. Longtemps présenté comme un pôle de stabilité au Maghreb, le Maroc s’apprête à découvrir les affres de la crise politique. Pour contrer l’émergence de nouveaux acteurs, les grands partis politiques marocains revoient leurs alliances et leurs stratégies. À l’horizon : un rapprochement improbable et dangereux entre royalistes et islamistes.

La pérennité avec laquelle le royaume chérifien a traversé les différents bouleversements du monde musulman ces dernières années, des printemps arabes à la montée de l’Islamisme, a dessiné l’image d’un Maroc aux institutions politiques solides. Une image en trompe l’œil, quand on observe de près le jeu partisan qui se trame actuellement en coulisse, entre Marrakech, Rabat et Casablanca.

Car les plaques tectoniques du monde politique marocain se sont mises à se mouvoir de manière inattendue, avec un risque accru de tremblement de terre. Le 10 février dernier, le Parti authenticité et modernité (PAM) élisait son nouveau secrétaire général, Abdellatif Ouahbi. La victoire d’un homme et de son courant, ouvertement favorables à une réconciliation et un rapprochement avec l’ennemi héréditaire, les islamistes du PJD. Un virage à 180 degrés pour une organisation créée en 2008 pour rassembler les différentes organisations partisanes favorables à l’institution royale et hostiles à la montée en puissance des islamistes.

Un « retournement d’alliance » qui s’est fait dans la douleur, à l’issue d’un congrès houleux marqué par des tensions entre les différents courants du parti. Du côté du PJD, c’est le même son de cloche, et l’adversaire d’hier est devenu soudainement un allié potentiel : en octobre dernier, l’élection de la Présidente (PAM) de la région de Tanger avec les voix du PJD avait déjà fait l’effet d’un petit big bang politique.

Entre un PAM rural, libéral, défenseur des institutions et un PJD urbain, conservateur et contestataire, l’opposition de ces deux partis structurait jusqu’ici la vie politique marocaine. Ce rapprochement ne doit pourtant rien au hasard.

Il faut que tout change pour que rien ne change

« Si nous voulons que tout reste tel quel, il faut que tout change » déclarait Tancrède dans Le Guépard de Visconti. Dans une Sicile bousculée par la révolution garibaldiste, le jeune aristocrate choisit la révolution…  pour ne pas la subir.

C’est également le pari du PAM et du PJD : face à la montée en puissance de nouveaux acteurs, et principalement du Rassemblement National des Indépendants (RNI), les deux mastodontes de la vie politique marocaine cherchent à renverser la vie politique marocaine, abolir les anciennes oppositions et en créer de nouvelles, afin de conserver leur leadership au Parlement et dans les grandes villes du royaume.

Car le RNI et son président, l’actuel ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch, dérangent. Jeune, populaire et reconnu à l’étranger, ce dernier a transformé son parti « en machine de guerre » en vue des prochaines élections législatives de 2021. Celui que la presse a surnommé « la fusée Akhannouch » a dépoussiéré la manière de faire de la politique au Maroc et attire chaque année des dizaines de milliers de nouveaux militants, le RNI comptant aujourd’hui 180 000 adhérents. Inimaginable en 2016, quand l’homme d’affaires prend les rênes d’un parti mineur, endormi et notabilisé.

Aussi rassurant auprès des électeurs que le PAM, mais rivalisant avec les islamistes du PJD auprès des catégories populaires, le RNI de Akhannouch sème la zizanie dans la classe politique marocaine, forçant les irréductibles adversaires d’hier à nouer un mariage contre nature, « de la carpe et du lapin », pour juguler sa progression.

Un basculement pensé pour sauver leurs sièges lors des prochaines élections législatives qui menace l’équilibre politique du Maroc. La stabilité du Royaume repose traditionnellement sur deux piliers : une monarchie populaire et un Islam « local » puissant, structuré et pacifique. En se rapprochant des turbulents Islamistes du PJD, qui, au fur et à mesure des années, ont renforcé les relations ambiguës qu’ils entretiennent avec les milieux les plus extrémistes, le PAM jouerait-il avec le feu ?

Alors que le pays connaît un ralentissement économique, cette crise semble survenir au plus mauvais moment. Les institutions politiques marocaines, qui ont fait preuve de solidité et de constance ces dernières décennies, vont devoir faire face à un séisme de grande ampleur.

La Rédaction


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