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Vers l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’UE ?

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L’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne pourrait être effective d’ici peu de temps selon Thierry Breton.

Suite à un débat récent des ministres européens du Commerce et de l’Industrie, l’idée de l’instauration de la taxe carbone aux frontières de l’UE a nettement progressé. A tel point que Thierry Breton, membre de la Commission européenne en charge du marché intérieur, a déclaré qu’elle pourrait même être mise en place d’ici peu de temps.

L’idée avancée par Bruxelles est de créer des conditions de concurrence « verte » équitables, à savoir en appliquant un tarif douanier qui intègre la taxe carbone pour toutes les importations ne respectant pas les normes environnementales européennes.

Cette idée doit encore se confronter aux règles de l’Organisation mondiale du commerce pour qu’elle soit valable mais Thierry Breton a déclaré que la Commission européenne « ferait pression pour que la taxe soit imposée aussi vite que possible » tout en rappelant qu’il s’agit d’une « mesure juste et appropriée ». En termes de timing, les choses pourraient en effet aller assez vite puisque le schéma directeur de l’instauration de la taxe pourrait être disponible fin 2020 début 2021. Suite à quoi, le Parlement, la Commission et l’OMC pourront négocier ensemble les termes de l’application de la taxe.

Le délai semble déjà trop long pour certains dirigeants, comme le ministre de l’Industrie d’Espagne Reyes Maroto. Il milite pour que la Commission accélère la cadence afin de formuler une proposition concrète et chiffrée dès cette année, dans le but d’éviter des « fuite de carbone », à savoir des délocalisations massives de centres de production vers des pays aux règles environnementales beaucoup moins contraignantes. Mais selon de nombreux experts, ce risque est mineur car le coût d’une délocalisation serait supérieur à celui de la taxe carbone appliquée à leur production.

Reste que les Etats-Unis, la Russie ou encore la Grande-Bretagne ne voient pas d’un bon œil la création d’une taxe carbone aux frontières de l’UE et que leur lobbying intense notamment au sein de l’OMC pourraient déjà faire capoter l’idée.

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